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 Les murmures d'Etelka

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Lirya Szabo
Nemo
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Nemo
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MessageSujet: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptySam 1 Sep - 9:38



La nuit était des plus noires, le ciel ressemblait aux abysses de la terre, profonds et ténébreux d’où nul homme ne pouvait en réchapper. Pas une étoile ne brillait suffisamment, et la lune offrait sa face noire, ayant consumé son dernier croissant, elle présenterait dans les prochains jours sa nouvelle lune. Dès lors, il n’y avait aucun astre pour guider chacun, aucune lumière dans le ciel, aucun repère. C’était comme si les étoiles avaient disparu, comme si le monde avait été englouti.

Et puis de la lumière alors comme de longs rideaux qui chutent du ciel et volent au gré de la légère brise nocturne. Ils son verts, bleus, mais surtout rouges comme le sang et déchirent les cieux. Ca bouge, lentement, ça fait du surplace et ça reprend, c’est silencieux, juste lumineux. On se sent déboussolé, on perd le nord, c’est le magnétisme qui veut ça. Les aurores boréales ne descendent que très rarement jusqu’aux Carpates, sauf en cas de fort déplacement d’énergie.

Le rideau de lumière rouge venant du ciel flottait au dessus du lac Balaton et nulle part ailleurs, suivant une longue ligne à perte de vue. Son reflet dans l’étendue d’eau expose une profondeur étrange et éternelle, comme s’il y avait deux mondes parallèles supplémentaires : un au dessus de leur tête et un sous leurs pieds.

Les pèlerins s’approcheront-ils du lac et les Etelkans viendront-ils au port pour braver les mystères de l’événement… Pour le meilleur et pour le pire ?

[HJ : Voici quelques informations supplémentaires :

Les aurores boréales ont toujours été perçues comme quelques chose d’étrange, parfois même angoissant, allant pour certains jusqu’à la crise de panique. Au Moyen-Âge, on pense que c’est l’esprit des guerriers morts au combat qui poursuivent leur bataille dans les cieux pour protéger les leurs restés sur terre.
Dans Leriths, les aurores boréales ont une signification toute particulière… Mais qui n’a pas encore été élucidée. C’est donc vers l’inconnu que vous avancerez.

Concernant l’ordre de post, il n’y en a pas. Répond qui veut quand il veut. Nemo vous répondra pour plusieurs ou pour un seul en particulier. Les Etelkans peuvent être où ils le veulent dans la cité, mais le plus fun se passera au port. Quant aux pèlerins vous pouvez être rassemblés ou éparpillés, proches ou éloignés, le lac Balaton est suffisamment immense pour ça.

Je ne vous en dis pas plus. Bon jeu ~]



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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptySam 1 Sep - 15:23

Un bâillement étira ses mâchoires. Il devait être une heure avancée de la nuit, puisque plus un bruit ne se faisait entendre. Elle ferma les yeux un court instant. Se massa les tempes. Cette fabrication en masse de poupée lui faisait se coucher tard, et se lever tôt. Elle en était rendu à une trentaine, maintenant. Et elle venait de terminer sa quatrième de la journée. Demain, elle en ferait sûrement moins, il faut qu'elle se repose, sinon, les poupées seraient mal faites, et ça ne devait pas.

Elle rangea donc la poupée avec les autres. Placée sur un côté, parce que son instinct le lui disait, Lirya se doutait que cette personne serait discrète. Pas forcément inintéressante, juste discrète. Celles au centre en était le contraire. Mais il ne s'agissait là que de celles du groupe de Rowane et Aidrian. Entre temps, elle s'était surprise à faire une poupée qui n'appartenait pas au groupe.

La prochaine arrivée de pèlerins risquait donc d'être encore plus importante qu'elle ne l'imaginait. Déjà que le groupe que son Roi avait été rencontré, comportait pas moins de quatre-vingt personnes, si on devait rajouter une personne par-ci, et une autre par-là... Ce n'était pas quatre-vingt personnes qui allaient envahir Etelka, mais cent !

Le problème était déjà important pour loger les premières personnes. Mais maintenant, il allait l'être encore plus. Sachant qu'il fallait nourrir tout ce beau monde, même en vivant en autarcie. Encore, les habitants de la cité, et surtout la raison pour laquelle ils l'habitaient, étaient qu'ils sont sorciers. Grâce à leurs dons, ils pouvaient faire pousser des plantes, et des légumes. Mais comment, même avec ce don, ils pourraient nourrir autant de monde ?

Lily secoua la tête. Elle était vraiment fatiguée. Cette fabrication de poupées lui prenait tout son temps, et peu souvent, elle ne pouvait jeter son regard comme maintenant au travers de ses fenêtres. Mais... Attendez. C'était quoi, ça ? Oui, ça, les lumières, dans le ciel ? De la magie ? Possible, évidemment, mais cela ressemblait plus venir du ciel lui-même.

Était-elle seule à avoir vu cela ? Elle allait sortir, et voir par elle-même. Après tout, elle ne risquait plus grand chose, ici. Et elle connaissait surtout tout le monde. Pour l'instant, tous avaient une âme honorable. Peut-être que les nouveaux.. ? Mais n'y pensons pas. Elle sortit donc de ses appartements. Elle ne croisa personne dans la Grande Tour, ni le Roi, ni les prêtresses. Ils devaient tous dormir, maintenant. Elle irait prévenir Shane, s'il ne s'était rendu compte de rien, que si les choses étaient incontrôlables, ou qu'elles étaient trop mystérieuses, et que elle, Lirya, en simple prêtresse n'y puisse rien.

Elle sortit du château pour se rendre au port. Ici, rien n'obstruait la vue. Elle pourrait donc avoir une vue imprenable sur le ciel et ses lumières. En s'approchant, elle se rendit vite compte que tout ceci faisait bien plus peur qu'elle ne l'imaginait. Elle devrait faire demi-tour et se rendre chez le Roi pour le prévenir. Ou alors... Attendre. Peut-être que ce n'était que passager. Que les lumières allaient partir, ou s'éteindre. Pour une fois, elle avait affaire à quelque chose qui n'avait pas de poupée, et que donc, elle ne pouvait pas comprendre, ni contrôler.
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptySam 1 Sep - 20:53





Hurlement dans son cœur lorsque la nuit noire arrivait et puis ce souvenir d’abysses profonds dans lesquels il avait sombré. Il sentait son âme se déchirer dans un abominable malaise. Il se souvenait du couvent, ses murs de pierre, de la craie brunie légèrement par endroit. Il se souvenait de la chapelle et ses vitraux bleus en grande majorité, il se souvenait alors des rayons du soleil qui perçaient à travers eu, offrant la lumière divine de cet endroit chrétien. Il avait adoré le Christ, il s’était perdu dans sa dévotion, mais lorsqu’il avait commencé à douteer, jamais le fils de Dieu ne lui avait tendu la main pour le ramener hors de ces sentiers battus. Non, il l’avait laissé s’égarer. Le Christ n’avait plus été là. Si seulement il l’avait été une seule fois, il aurait pu, mais sa foi avait faibli et dans cette faille s’incrustait tout les doutes, ouvrent la blessure de plus en plus chaque jour, chaque heure même. On l’avait laissé pourrir comme la gangrène et Dieu l’avait perdu.

« Agnus Dei qui tollis peccata mundi miserere nobis»


Un murmure, deux mains jointes férocement. Agneau de Dieu, qui efface les péchés du monde, prends pitié de nous. Son front collé à ses mains tremblantes qui serrent un chapelet de bois, et quelques dorures. Son chapelet, gardé depuis sa plus tendre enfance et qu’on lui arracherait plus tard au Vatican. Il fermait les yeux, priait encore, suppliait son Seigneur de lui montrer la voix à suivre. Il savait qu’il se perdait, il avait besoin d’une main tendue et il l’attendait vainement. Elle ne viendrait jamais. Il y avait des larmes sur son visage, ses lèvres bougeaient encore. Et elle avait été là, par hasard, elle l’avait vu. Lorsqu’il s’en rendit compte, elle s’enfuyait, sûrement honteuse de l’avoir vu en pareil état :

« Lirya ! »

Elle n’avait pas obéit à son nom, elle n’avait pas fait demi-tour pour affronter l’évêque. Mais elle n’avait rien dit sur ce qu’elle avait vu, ni sur tout ce qu’elle avait vu ensuite. Elle avait été bonne avec lui, elle avait à jamais sa reconnaissance éternelle.


Il se leva en sursaut, la respiration haletante. Il sortit du lit et alla d’humidifier le visage avec de l’eau froide ; Il y avait pire souvenir que celui-ci dans son esprit, mais celui-là était particulièrement douloureux. Il aurait préféré ne pas y repenser à nouveau. Mais il était un homme avant d’être roi, il avait ses craintes et ses espoirs, ses rêves et ses cauchemars. Il y avait de la lumière au dehors. C’était rouge. Il regarda cette lumière un peu inquiète. Shane avait voyagé et il avait déjà vu ce genre de chose. Pour un grand nombre d’Etelkans, ce serait la première fois. Il fallait s’épargner d’une crise de panique. Il se vêtit rapidement. Il s’ajouta une longue draperie qui lui servait de cape, et qui s’enroulait au niveau de ses épaules. Une capuche dans son dos. Il sortit, marcha vers le port. Déjà le village s’éveillait avec tant de lumière. Il voyait sur le visage des habitants une sorte d’incompréhension, de la peur même pour chacun. Il s’avança le pas droit vers le port, un bâton à la main. Ca sentait le poisson de la dernière pêche. Il vit Lirya et l’assura de sa présence en lui posant sa main dans le dos, derrière ses omoplates. Il avait déjà vu ce genre de phénomène dans le ciel, ce qui l’intriguait, c’était ce si lisse reflet dans l’eau. Il dépassa la prêtresse et s’approcha de l’eau. Il tendit son bâton pour toucher l’eau avec, les ondes se répandirent à sa surface en des cercles réguliers. Il fronça les sourcils.





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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyDim 2 Sep - 9:08

Pendant quelques minutes, elle avait été seule, sur le port, avec ses lumières dans le ciel. Mais très vite, les habitants étaient sortis de chez eux, et beaucoup d'entre eux regardaient Lirya, qui seule, devant, avec les lumières, paraissait les avoir faites venir. Ce qui était faux, pourtant. Elle les avait découvertes pareil qu'eux, et en aucun cas, c'était elle qui les avait invoquées. Et puis même saurait elle le faire, elle ne voyait pas pour quelle raison elle les aurait faites venir. À part inquiéter les gens, ce qui était contraire à elle... Elle ne voyait vraiment pas.

Cependant, elle resta bien en avant, dos à tous, la tête levée. Des conversations avaient peu à peu pris place face au silence, brisant la quiétude de la nuit. Tout comme ses faisceaux lumineux qui avaient brisé la noirceur de la nuit. Bien qu'il y ait eu la lune, elle était cachée par des nuages. Ce qui renforçait le sombre du ciel. Les conversations, elles, se faisaient de plus en plus bruyantes, mais en restant toujours basses. Les enfants, réveillés par les bruits, étaient aux pieds de leur mère en leur demandant qu'est-ce qu'étaient les lumières dans le ciel. Leurs mères, ne connaissant pas le phénomène, ne savait que répondre.

La situation resta comme ça pendant une dizaines de minutes. Et Lily pensa au fait qu'elle devrait aller prévenir le Roi. Mais peut-être était-il dans un profond sommeil, et elle ne voudrait le déranger. Cependant, elle n'eut pas à chercher de solution pour prévenir Shane, puisqu'elle était venue d'elle-même. Le souverain s'était levé, et d'une main apposée dans le dos de sa prêtresse, lui avait signalé sa présence. Lirya leva la tête, lorsqu'il se retrouva devant elle, aux abords de l'eau, mais elle n'eut le temps de prononcer une phrase qu'il était déjà en train de mettre un bâton dans l'eau.

Elle ne comprenait vraiment pas ce qu'il faisait. Son geste n'avait fait que bouger l'eau. Des ondes simples, en cercles, faisant doucement plisser la lumière sur la surface de l'eau. La prêtresse se rendit vite compte que le silence était revenu, et elle tourna brièvement la tête. Tous regardaient le Roi, en attendant quelque chose de sa part, visiblement. Sauf qu'au vu de la situation, il semblerait que ce lumières soient nouvelles pour tous. À moins que certains, dont ceux qui avaient beaucoup voyagé, avaient eu affaire à ceci, mais n'osaient se prononcer.

Pour briser tout ceci, elle s'approcha de Shane, se stoppant à côté de lui, regardant elle aussi l'eau. Lily ne comprenait pas ce qu'il se passait, avec ces lumières, ces ondes... Elle chuchota au Roi quelques paroles.

« - Mon Roi ? Savez-vous quelles sont ces lumières ? »

Juste avec cette phrase, elle espérait que une partie du mystère s'évapore. Mais si le souverain n'avait de réponse, il serait temps de s'inquiéter, et de prendre des mesures pour faire face. Ici, tous seraient sollicité, sûrement. Enfin, tous, en parlant de ceux qui acceptent leur don, et qui veulent aider Etelka, puisque sans ceci, rien ne pourrait être fait. Seuls, Roi et prêtresses, malgré leur niveau, ne pourraient peut-être pas venir à bout de phénomènes de la sorte.

Bien qu'elle ne doute pas du Roi, ni de ses homologues, elle préférait envisager toute mesure pour que la cité ne s'en porte que mieux. Et là, l'aide de chacun, quelque soit son don, était importante.
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyDim 2 Sep - 12:34

Quelque soi son don ! Tu es mignonne ! Et mon Esteb', il pouvait faire quoi d'utile, hein ? Clignoter ? Tain. Si j'attrape le bon dieu qui lui a refourgué un don aussi inutile, y va m'entendre.

Non, plus sérieusement. Ce soir-là, Esteban-Diego et un galopin étaient de garde. Autrement dit, ils restaient dans les écuries, y faisaient un tour de temps en temps... Mais ils passaient une bonne partie de la nuit recroquevillés devant le brasero, à lutter contre le sommeil, ou à pioncer pendant que l'autre veillait. La première partie de la nuit, ils l'avaient passée à jouer aux cartes, en critiquant les gens (seul type de conversation qu'Esteban semblait savoir tenir). Ils attaquaient la partie où le galopin roupillait sur une couverture de cheval pendant que mon catalan finissait son livre. Il remarqua l'aurore boréale alors que, fermant son livre, il appuyait son menton sur sa main, et s'apprêtait à rêvasser en regardant le ciel, sans doute sur des sujets métaphysiques.

Ces couleurs qui tombaient du ciel... Diantre. Etait-ce le ciel qui saignait ? Les anges ? L'apocalypse, déjà ? Non, quand même pas ! Il n'avait même pas été adoubé ! La fin du monde, d'accord, mais après son adoubement ! Et après ses exploits ! Esteban-Diego passait toujours ses gardes épée au flanc, au cas où de vils voleurs de chevaux s'approcheraient... Il faisait bien ! Imaginez que ce ciel rouge, ce soit à cause d'autres vilains sorciers ! Peut-être les fameux hommes de Xolta dont Shane lui avait parlé... Eh bien une épée ne serait pas de trop ! Il réveilla le galopin, lui confia son livre et les écuries, avant d'enfourcher Guerrer, sans lui avoir mis de selle (juste un licol, la longe devenue rêne) et le dirigea vers cette fameuse aurore.

Esteban-Diego n'avait pas fait attention aux réactions des gens. Son imagination fertile alignait déjà les hypothèses, imaginait déjà la suite de l'histoire: baston, combat, mort héroïque, baston, mais différente, autre baston... Et si c'était un événement pareil qui avait emporté les anciens Etelkans ? Et si c'était par cette déchirure dans le ciel que les chimères arrivaient ? Et s'il mourrait ce soir ? Il rejoindrait Silvia. Et s'il tataouinait la tête des méchants, et s'en sortait vivant ? Il voyait déjà Shane prendre l'épée, la poser sur son épaule... L'autre épaule... et... Roh-oui !
Hum. Ainsi pensant, il avait traversé la ville, au petit galop. C'était étrange comme monter à cru changeait totalement vos sensations. Oh, je ne vous parle pas de confort (il y a longtemps qu'Esteban-Diego a perdu la notion du confort), mais disons que l'absence de selle vous pousse à changer votre façon de vous tenir, tout en cherchant à vous accorder à votre cheval... Etrange. 'Fin bref, Esteban était arrivé hors de la cité, au bord de l'eau.Et ce n'est qu'une fois arrivé là qu'il vit du monde au quartier portuaire. Tiens ? Bon. Il revint sur ses pas, mais plus lentement. Son regard restait accroché au sang du ciel, qui semblait avoir coulé dans le lac.

Quand il arriva au niveau des quartiers portuaires, il ne reconnut pas grand monde. Ah, si, là-bas, Shane... Mais que faisait-il, une main dans le dos de dame Lirya ? Han. Esteban-Diego avait toujours su que si le roi avait choisi neuf prêtresses, il y avait une raison. Non, sérieusement, il regarda cela avec un drôle d'oeil... Et décida de ne pas s'approcher d'eux. Dommage, il aurait aimé entendre ce que le roi avait à dire... Faute de mieux, il guida Guerrer, et le posa assez loin de Shane pour n'être pas remarqué aisément, assez près pour l'entendre. Puis sont regard se détourna à nouveau, vers le ciel, vers les eaux du lac. Il avait une main sur le pommeau de son épée....


Dernière édition par Esteban-Diego Vivirando le Sam 8 Sep - 16:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyDim 2 Sep - 16:35

Les rideaux de lumières restaient paisibles, voletant au gré du vent léger. Pas un bruit, juste les murmures de la cité jusqu’à l’arrivée de son souverain. Au contact de bâton, l’eau se froisse, se plie, les ondes se propagent, mais le reflet dans l’eau lui, ne bouge pas, ne se brise pas. Il reste inflexible et imperturbable, comme si ce n’était pas un reflet dans l’eau mais quelque chose qu’il y avait sous l’étendue liquide. A bien y regarder, les mouvements du ciel ne sont pas identiques à ceux du lac, comme s’il s’agissait de deux entités différentes.

Dans le silence nocturne on entend alors ces voix, comme un murmure, un souffle en écho. Ca vient de nulle part, peut-être des cieux, peut-être du lac, peut-être des deux. Mais ça fait étrange, comme si on n’était pas seul. Est-ce le souffle du vent dans les feuilles où leur propre délire ? Dans les mains de Lirya, une poupée apparait, faite de faisceaux de lumière. C’est comme un message a passer, donné aux mains de celle qui savait lire ce message. Elle a des souvenirs cette poupée, des souvenirs sanglants, de souvenirs brutaux.

Il ouvre les yeux, se redresse avec lenteur et douleur. Ca pue autour de lui, le sang la chair brûlée. Le hurlement ont cessé, il n’y a plus de bouche pour crier, le monde fait silence, le monde est mort. Il y a des corps au sol, des cadavres aux vies détruites, toute une citée anéantie. C’est désert, c’est sans bruit, Etelka n’est plus qu’un souvenir. Un homme marche vers lui, c’est un chevalier, il approche dans son bruit de ferraille. Il ne vit pas son visage, juste son épée qui le transperça de part en part au nom de Dieu. Ainsi mourut Shane Hawkins.
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyDim 2 Sep - 16:37





« Dans le ciel, des auréoles boréales. On les rencontre plus souvent dans les pays nordiques. Très rarement par ici. Il n’y a rien à en craindre, je pense. Du moins celles que j’ai connu n’avaient rien de dangereux.»


Répondit-il alors à Lirya après un long silence. Ce n’était pas un reflet qu’il y avait dans l’eau, c’était autre chose. Il ne savait pas quoi et c’était là tout ce qui l’inquiétait. Les aurores boréales n’étaient qu’un jeu lumineux dans ce ciel obscur dépourvu de lune. Les légendes en disaient beaucoup, on pouvait les craindre, mais ça n’irait jamais jusqu’à faire du mal à quelqu’un. Pas directement du moins. C’était beau, comme spectacle, et c’était déjà bien. C’est la raison pour laquelle il ne portait pas son attention vers le ciel, mais vers le lac. Il avança un peu plus dans l’eau, jusqu’à en avoir jusqu’aux genoux. L’eau était fraîche et il ignorait ce qu’étaient ces choses aquatiques. Il cherchait à atteindre ces lumières avec son bâton, mais il faudrait avancer encore.

« En revanche, j’ignore ce qu’il y a sous l’eau. »


Il se tourna vers elle, les sourcils froncés, c’est là qu’il vit la poupée de lumière entre les mains de sa prêtresse. Il avança lentement, sortant de l’eau du lac Balaton. Ses pas humides se traçaient sur le sol de terre, indiquant qu’il était passé par là. D’ailleurs, il avait de petits pieds Shane. En même temps, il n’avait pas une grande silhouette le roi. Ses yeux d’un bleu si clair étaient rivés sur la poupée alors qu’il revenait près d’elle, sans la brusquer :

« Que voyez-vous Lirya ? »

Questionna-t-il alors, voix grave, calme, même si troublée. Lirya ne lui disait rien de ce que lui racontaient ses poupées. Shane lui avait demandé de ne pas en être informé tant qu’il ne lui demandait pas. Et là, il lui avait demandé, notamment parce que ce n’était pas une poupée comme les autres, elle n’était pas faite de tissus et encore moins des mains de sa douce prêtresse. Elle n’était quelque chose d’assez inattendu et qu’il n’avait jamais vu de la part des aurores boréales. Il en était même inquiet. Il espérait qu’elle ne soit pas néfaste à Lirya.



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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyDim 2 Sep - 19:26

Elle vit le Roi avancer dans l'eau, il semblait chercher quelque chose. Mais elle fut tirée de sa contemplation lorsqu'elle senti ses mains se joindre et qu'entre elles se forme une poupée de lumière. Dos aux habitants, ils ne voyaient rien. Face à Shane, mais lui de dos, il ne voyait rien. Elle était seule avec cette étrange poupée venue de nul part.

Personne ne voyait rien, mais elle, elle voyait tout. Cette poupée semblait plus ancienne que nouvelle, et elle voyait un homme. #La cité d'Etelka est sombre. Plus aucune vie ne parcourt les rues. Sauf la sienne, apparemment. Son souffle est irrégulier, son dos, lorsqu'il se redresse lui fait mal, signe d'un combat rude. Par terre, gisent des corps, hommes, femmes, enfants... Il tourne la tête. Tout, partout est pareil. Seul lui est debout, tenant avec difficulté sur ses jambes. Non, attendez, un homme, au loin. Seul. Chevalier, apparemment, au vu de son armure de fer. Il est le seul bruit, en avançant. Lui est seul, sans défense. Peut-être qu'il aurait dû rester au sol, pour exercer sa magie. Cependant, vu l'état de son corps, il ne prendrait pas le risque de se jeter à terre. Il voyait que le chevalier approchait de plus en plus, et que son état ne l'aiderait en rien à courir, ou autre. Il resta donc là. Une fois le chevalier en face de lui, il ne vit rien, juste une épée, qui de sa lame, le transperça au niveau du torse, une première fois. Puis le cœur, une seconde fois. Et ainsi de suite. Il mourut donc sans connaître le visage de son agresseur. Son corps maintenant sans vie, ses yeux ouverts, on découvre le corps du Roi, Shane, ancien évêque, mort.#

Secouée par ce qu'elle avait vu, Lirya fronça les sourcils. Et leva la tête. Impossible. Le roi était devant elle. La poupée lui disait qu'il était mort. Elle voyait le passé. Elle a vécu ses dix-neuf dernières années avec le Roi. Elle savait que ce n'était pas un imposteur, elle l'aurait su. Et puis, tant et si bien qu'elle avait déjà une poupée de Shane. Une autre ne pouvait exister. Mais, vraiment ? Celle-ci était faite de lumière, et non pas pareil que celles que elle faisait habituellement. Entre ses doigts, elle n'avait pas tant de consistance, mais lui faisait partager ses souvenirs comme une autre. Peut-être que... ? Non, la poupée viendrait du futur ? Cela semblerait possible, la magie est quelque chose de courant.

Si elle venait du futur, de quel futur venait-elle ? Et si c'était elle, dans cet avenir, qui ayant développé un nouveau don, lui aurait envoyé cette poupée, pour la prévenir du danger que la cité encourrait ? Possible, possible.. Elle venait de voir le regard du souverain posé sur elle, et sur cette poupée. Devrait-elle garder ses questions ? Ou devait-elle en parler ?

Elle n'avait pas spécialement écouté le Roi, trop absorbée par cette mystérieuse poupée. Mais seule sa dernière phrase, à laquelle elle n'avait pas envie de répondre, avait été entendue par la prêtresse. Devait-elle mentir ? Faire part de son hypothèse ? Puisque comme elle le pensait, elle ne voyait pas le futur. Donc, seul son futur, voyant le passé, aurait pu lui donner cette poupée, qui, ayant ses souvenirs ancrés en elle, pourrait les faire passer à la Lirya de 24 ans. Et ça, même le Roi ne pourrait y répondre. Ce qui appartient au futur, n'est pas vraiment prédictible, même si les prophètes.. Mais cela reste instable.

« - Je ne sais pas si en parler ici est préférable, mon Roi. »

Il comprendrait que cette poupée et ce qu'elle en avait vu n'était pas des plus léger. Le souvenir du passé du futur était déroutant. Au premier abord, quiconque aurait eu le don de Lirya se serait posé des questions. Et même ceux qui ne l'avait pas mais qui le connaissait se poseraient des questions ! Enfin, il faut comprendre qu'une personne connaissant le don de Lily, Shane, par exemple, ne comprendrait pas non plus. Le don qui voyait le passé prédisait, en quelque sorte, le futur.

Mais devait-elle se fier à cette poupée ? Elle ne savait pas d'où elle venait, mis à part du ciel, apparemment. Et devait-elle se fier au ciel ? Non, peut-être pas. Comme l'avait dit Shane, les aurores boréales (son inconscient à en fait retenu ce qu'il avait dit.) n'apparaissaient généralement que dans le Nord, et leur situation géographique était tout sauf dans le Nord. Cela ressortait d'étranges suppositions. Qu'est-ce que des aurores boréales, n'apparaissant que dans le Nord de la planète, viendraient faire ici ? Ils n'avaient pas les conditions climatiques, géographiques, poli.. Non, pas politiques. Enfin, tout ça pour dire que ce phénomène lumineux dans le ciel ne devait pas être là.

Lily reposa la tête sur la poupée, elle semblait si belle, faite de lumière, si fragile. Elle n'osait bouger ses mains de peur de la briser. Cette poupée était, en quelque sorte, un cadeau du ciel, qui même si n'apportait que mauvais présages, la mort du Roi et des etelkans, était quelque chose de précieux. Elle se doutait bien que cela ne durerait pas, qu'on lui reprendrait ce qu'on venait de lui donner. Donner, ou prêter, plutôt.

Plusieurs secondes à regarder la poupée, puis relever la tête, une nouvelle fois sur Shane. Tenter de lui sourire. Regarder à droite. Regarder à gauche. Puis tourner seulement la tête pour apercevoir les habitants derrière elle. Lever ensuite la tête vers le ciel. Les lumières semblaient encore déchirer le ciel, même si cela faisait plusieurs minutes comme ça. C'était vraiment étrange, que les lumières arrivent aussi tôt, dans la nuit. Ou alors, normal. En fait, elle n'en savait rien, elle n'en avait jamais vu.

Elle entendait le silence des habitants, qui dans le souvenir de la poupée étaient tous décédés. Elle entendait l'eau, paisible, onduler. Elle entendait le vent, léger, souffler. Mais elle entendait aussi, ce qu'elle n'avait perçu auparavant, des murmures. Mais comme les etelkans faisaient silence, que l'eau ondulait, et que le vent soufflait légèrement, qu'est-ce que c'était ? Les lumières ? Chose qu'elle ne pouvait pas non plus élucider.

Ah, la magie...
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyLun 3 Sep - 9:01

"Vous allez attraper froid, vous devriez aller à l'intérieur" me répétait encore et encore l'immense rosier sous lequel j'avais élu domicile pour la soirée et en réalité pour la nuit. Au plus profond des jardins de la cité, j'étais allongée au sol, invisible aux yeux des autres cachés par des haies et surtout par ce magnifique rosier dont les pétales étaient tellement sublimes qu'on aurait pu les prendre pour du velours. J'avais enfilé ma cape de voyage la plus chaude car les nuits étaient fraîches voir froides et je n'avais pas envie de tomber malade, et j'avais retrouvé mon endroit préféré des jardins. J'y avais trouvé refuge car mon disciple, Lou, s'était absenté depuis plusieurs heures et ne le voyant pas revenir, je m'inquiétais. Depuis notre rencontre et donc, depuis qu'il avait accepté de venir à Etelka et d'être mon disciple (une grande première pour moi, et puis j'apprenais beaucoup de lui comme il apprenait de moi), il s'absentait souvent pour aller cueillir des herbes dans la forêt et à chaque fois, je n'aimais pas cela. C'était la première fois, depuis mes parents et mon Roi, que j'éprouvais une réelle affection pour un être humain. Alors oui, je m'inquiétais de ne pas le voir rentrer. Voilà pourquoi j'avais élu domicile pour la nuit auprès de ce rosier que j'affectionnais particulièrement. Il était, comment dire... Mon coup de cœur ? Oui, voilà. Je le trouvais tellement magnifique. Lui, n'arrêtait pas de me dire que c'était grâce à moi qu'il était aussi beau mais même si je savais que mon don y était pour quelque chose, j'évitais d'y penser : je me focalisais sur sa beauté, pas sur ce qui l'avait engendrée. Allongée au sol, mes doigts effleuraient encore et encore les pétales et les feuilles du rosier.

-Ca va aller, ne t'inquiètes pas pour moi. Ca va aller...

Lui avais-je répondu pour la énième fois. Il fallait qu'il cesse de s'inquiéter de la sorte : je n'allais pas tomber malade. Et puis, si moi je tombais malade Lou aussi risquait de tomber malade puisqu'il était dehors, non? Donc, j'irais bien. Le ciel se fit plus sombre et je fermai les yeux, me laissant petit à petit submerger par la silence qui s'installait au sein de la Cité une fois la nuit tombée. Ne subsistait plus que les quelques murmures des plantes qui n'avaient pas encore trouvé le repos. Ce murmure fut telle une berceuse et bientôt je m'endormis.

J'étais dans la forêt, à genoux près de cette magnifique fleur exotique en compagnie de Lou, un sourire tendre gravé sur son visage à la vue de cette magnifique fleur. C'était un beau souvenir. Un de mes plus beau souvenir en réalité.

« Ariane... Ariane... Ariane... »

Mon nom, répété comme une prière, comme une supplique. Pourtant, les lèvres de Lou ne bougeaient pas. Et puis, je ne me souvenais pas qu'il avait prononcé mon prénom ainsi à plusieurs reprises lors de notre rencontre.

« Ariane... Ariane... Ariane... »

L'image de Lou et de la forêt disparût pour laisser la place au noir. Je ne rêvais plus. Je ne dormais plus.

« Ariane... Ariane... Ariane... »

La voix n'était pas celle d'un être humain, je le savais, je le sentais. Et puis, si un être humain avait voulu me réveiller, ne m'aurait-il pas simplement secoué un peu pour être certain que je n'étais pas en fait morte de froid ? Morte, je ne l'étais pas. Secouée de frissons à cause du froid, je l'étais. Et c'était le rosier qui m'appelait ainsi. Lorsque je réalisai que je claquai des dents et que je frissonnai, je me roulai en boule au sol et me mis à frotter vivement mes bras et mes jambes pour me réchauffer, gardant les yeux fermés. Non pas que j'étais incapable de les ouvrir mais je n'en avais pas encore envie. J'ignorais quelle heure il était mais la nuit devait probablement être avancée sinon, je n'aurais pas eu froid à ce point-là.

« Ariane... Ariane... Ariane... »

-O-oui... Je s-sais...

Il me faudrait quelques instants pour me réchauffer et trouver la force de me lever et de retourner jusque dans mes appartements. Je soufflai dans mes mains et me remis à me frotter avec force. Je sentais la chaleur se répandre petit à petit sur mes bras, sur mes jambes. Le froid me quittait progressivement et j'allais bientôt être capable de me relever.

« Ariane... Ariane... Ariane... »

-Ca va, je me lève.

Je fus soulagée de réaliser que je ne claquais plus des dents.

-Et je vais me coucher dans mon lit, ne vous en faites pas.

« Ce n'est pas ça Ariane... Ariane ! »

J'ouvris enfin les yeux car je sentis la détresse dans la voix de mon ami et dans tout son être. Ce n'était pas le fait que je me sois endormie dans le froid qui l'inquiétait ainsi. Etait-ce Lou? Lui était-il arrivé quelque chose?

-Qu'est-ce...

Je ne terminai pas ma phrase. J'observai le rosier, éclairé par une étrange lumière... Non, par d'étranges lumières : ses pétales changeaient de couleurs de façon subtile mais je pouvais malgré tout m'en rendre compte. Je regardai mes mains : était-ce moi qui faisais cela ? Je me rendis alors compte que mes mains aussi changeaient subtilement de couleurs. Je relevai les yeux, regardai autour de moi avant d'arrêter mon regard vers le ciel. Juste au-dessus de moi, il était d'un noir d'encre, sans étoiles (ce que je n'avais jamais vu auparavant) et plus loin, il y avait ces étranges lumières changeantes, qui descendaient du ciel, telles de traînées de poussière aux couleurs vives qui caressaient le ciel. Je posai ma main contre le rosier.

-Sais-tu ce que c'est ?

« Non... Mais c'est effrayant...»

-Quoi ?

Je ressentais effectivement sa détresse et sa peur et peut-être que j'aurais dû moi aussi avoir peur mais après tout, je n'avais jamais rien fait comme tout le monde. Moi, mes yeux ne pouvaient quitter ces lumières. Moi, j'étais tout simplement fascinée.

-Non... C'est d'une beauté... Je vais aller voir de plus près...

« Non ! Ariane ! »

-Je ne crains rien... Je crois... Peu importe, je dois voir ça de plus près.

Peut-être retrouverais-je Lou sur le chemin.

Je retirai ma main du rosier et observai le ciel avec intensité pour essayer de déterminer où ces lumières descendaient. Quelques instants passèrent et je finis par traverser les jardins, dépasser l'aile sud et plus je marchais, plus j'accélérais le pas. Je finis par dépasser la porte et je relevai une nouvelle fois mon regard vers le ciel : le quartier portuaire. Oui, les lumières semblaient vraiment toucher le sol par là-bas. J'accélérai un peu plus le pas jusqu'à ce que j'arrive au dit quartier. Là, je m'arrêtai : une foule nombreuse s'était réunie. Je regardai les gens un moment, qui n'avaient pas remarqué ma présence, puis relevai de nouveau mon regard vers le ciel et un sourire béat étira mes lèvres : d'ici, elles étaient encore plus magnifiques, encore plus magiques... J'avais l'impression que j'aurais presque pu les toucher et comme j'aurais voulu les toucher : je voulais m'en approcher encore plus. Je repris ma marche et me faufilai ensuite entre les personnes qui s'écartèrent légèrement sur mon passage. Si j'avais regardé leurs visages, j'aurais vu la curiosité de certains, la peur d'autres, mais mon regard était toujours fixé sur ces étranges et envoûtantes lumières. Au bout d'un moment, j'entendis des murmures sur mon passage. Je n'y prêtai guère attention, y étant habituée. Les gens murmuraient quand ils me voyaient. Après tout, j'étais un peu la bizarrerie de la cour du Roi mais je n'en avais que faire. Je finis par dépasser ce véritable mur de foule. Pendant un instant, je restai sans bouger, incapable de détacher mon regard des lumières qui étaient plus brillantes vues d'ici, comme je l'avais espéré. J'abaissai mon regard pour observer mes mains mains m'arrêtai dans mon geste lorsque j'aperçus au bord du Lac Shane et Lirya. En les voyant, pendant un instant, je me sentis coupable : dès l'instant où j'avais vu les lumières je n'avais plus penser qu'à m'en approcher. Je n'avais pas écouté les craintes de mon ami alors que j'aurais peut-être dû. J'aurais dû aller chercher mon Roi, les autres prêtresses... Mais j'avais été fascinée par ce spectacle et j'en avais oublié mon devoir. Je n'avais plus qu'à espérer que Shane ne m'en tiendrais pas rigueur.

Faisant toujours abstraction des murmures, je m'avançai vers eux et, quand je parvins à leur hauteur, je les saluai.

-Mon Roi. Lirya.

Et mes yeux s'écarquillèrent lorsque je vis ce que Lirya tenait dans ses mains ou plutôt, ce qui flottait dans ses mains. Je ne voyais pas de meilleure manière de décrire ce phénomène. Elle ressemblait fortement à une des poupées de Lirya mais elle était faite de ces magnifiques lumières. Cela voulait-il dire que c'était Lirya qui avait déclenché ce phénomène ? Pourtant, son don ne consistait pas en cela... C'est à ce moment-là que j'aperçus les mêmes lumières à l'intérieur du lac. Les mêmes, mais, pas tout à fait...

-Lirya, est-ce que c'est vous qui...

Je coupai court à ma question en voyant l'expression de notre Roi et celle de Lirya : quelque chose n'allait pas. En plus de cela, les murmures se poursuivaient et pour être tout à fait honnête, cela commençait à m'agacer. Pourtant, d'ordinaire, cela ne me faisait rien tant j'y étais habituée mais la situation n'avait rien d'habituelle. Je finis par me tourner vers la foule, sur le point de leur demander de se taire; et je me figeai. Certains nous regardaient mais la plupart contemplaient les lumières. Cependant, leurs lèvres ne bougeaient pas : pas un ne murmurait quoi que ce soit. Personne. Mais ces murmures, pourtant, je les entendais et ça ne pouvait pas venir des plantes tant j'en étais éloignée. Cette révélation me fit froid dans le dos : oh, pas le fait que les murmures ne viennent pas de la foule mais le fait que j'étais coupée des plantes. Je me sentais horriblement vulnérable. Je me tournai de nouveau vers Shane et Lirya. Peut-être que ces murmures, je les imaginais... Je devais m'en assurer.

-Pardon mais... Vous entendez ces murmures ou ?...

Ou étais-je définitivement folle ?


Dernière édition par Ariane Schneider le Dim 9 Sep - 8:09, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyMer 5 Sep - 10:49

Lorsqu'Ariane était venue les rejoindre, Lily n'avait tourné la tête, ni répondu à son salut. Trop absorbée par la poupée de lumière, et ce souvenir trop horrible qu'elle lui avait fait parvenir. Un moment passa avant que Ariane ne reprenne la parole, mais lorsqu'elle ouvrit la bouche, Lirya n'eut aucune envie de répondre. Comment une prêtresse qui la connaissait pouvait insinuer qu'elle était à l'origine de ça ? Ne faisant toujours rien d'autre que de fixer la poupée, Lirya eut envie de secouer la tête. Non, Ariane n'y était pour rien.

La poupée était arrivée seule, s'était formée entre les mains de la Gardienne aux Poupées, et toute personne arrivant après la création de cette première, ne savait pas ce qu'il s'était passé, et personne ne pouvait les en blâmer. La jeune femme, entourée de son homologue et du Roi, leva la tête vers le ciel. Les lumières bougeaient, mais que sur place. Elles n'avaient pas l'air de vouloir migrer, et Lily, sentant des regards derrière elle qui la fixaient, laissa échapper une larme. Elle se sentait blessée, quelque part. Ces gens qui croyaient... Et ce souvenir, qui lui faisait mal, mais vraiment mal.

Le Roi ? Mourir ? Ce serait impossible. Il était trop fort. Mais elle ne devait pas se fier à cette poupée. Elle ne le ferait que si elle avait la certitude que c'était son futur elle qui l'avait envoyé, et qui voulait prévenir le passé du futur. Ceci serait un acte honorable, et qui lui ressemblerait. Mais quelque chose n'allait pas, cependant. Si le Roi mourrait, où était-elle, elle ? Et les autres prêtresses ? Elle ne savait pas combattre, ou peut-être avait-elle appris après, mais dans tous les cas de figure possible, elle était vivante, alors que le Roi s'éteignait.

« - Tu n'es pas la seule à entendre les murmures, Ariane. Ce sont ces... C'est.. »

Elle avait répondu sur un ton doux, léger. Et elle n'avait su nommer le phénomène qui se produisait. C'était tellement étrange, des lumières qui murmuraient qu'elle ne savait pas comment réagir. Personne ne semblait vraiment savoir comment réagir, aussi.

Tout ce qu'elle espérait, maintenant, c'était que cette poupée ne lui enverrait pas d'autre souvenir. Elle voulait la garder, ne pas s'en débarrasser, mais s'il le fallait, elle le ferait. Son devoir était de protéger les habitants, et si cette poupée était une menace, elle la jetterai dans le fin fond du lac. Lily retourna la tête vers Shane. Ses cheveux sombres cachaient son visage, partiellement, et elle ne pouvait vraiment voir ses yeux. Mais elle se doutait qu'il était inquiet, quelque part. Comment ne pourrions-nous ne pas être inquiets face à la situation présente. Déjà que les lumières étaient à elles seules étranges, il fallait qu'une poupée apparaisse, et montre un événement tragique.

La prêtresse eut un frisson. De par le froid, mais aussi par ce qu'elle vivait. Elle posa son regard sur Ariane. Elles avaient le même don. L'animisme. Elle, par ses poupées, et la secondes, par les végétaux. Les deux étaient loin de leur élément, sauf peut-être la Gardienne aux Poupées, qui en avait une entre les mains. Mais ce n 'était pas pareil. Ce n'était pas la sienne.
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptySam 8 Sep - 10:45



Des murmures en écho dans le ciel. Les cieux ne voulaient pas faire silence, trop blessé peut-être par la lumière qui le déchirait. Ils se faisaient de plus en plus en plus présents, de plus en plus insistants. Ca devenait assourdissant, vraiment troublant et ça pouvait même être effrayant. Et puis cela cessa soudain, un silence brusque et peut-être encore plus terrifiant que les murmures, comme le calme avant la tempête.

Et puis, le drap de lumière dans le ciel sembla pleurer : de longs filaments en tombent avec lenteur jusqu’à toucher la surface de l’eau du lac. Des silhouettes se dessinent, des dizaines, plusieurs dizaines, des hommes, des femmes, armés ou non venus d’un temps plus ancien à en juger par leur habillement, certains sont de l’époque actuelle mais ils sont rares. Ils marchent vers le bord du lac. On les entend rire, on les entend parler. Ils regardent les curieux venus près du lac. Ils montrent les gens du doigt, rigolent de leurs chapeaux, de leurs vêtements. Des femmes en belle robe gloussent devant les hommes.

La poupée de Lirya a encore un souvenir à lui faire passer. Celui de la cité d’autrefois, au temps où il n’y avait encore que la tour Est et la Chapelle. Il y a les rires des enfants, des sourires sur le visage des gens. Nous sommes en l’an mil à en juger par leurs vêtements. Parmi les enfants il y a Lirya, 8 ans, petite et pleine de joie en train de jouer avec les autres enfants de son âge. Il y a Esteban aussi, la trentaine, un chevalier bien en muscles en train de s’occuper des chevaux. Près de lui, une rousse vient l’embrasser avec sourire en lui annonçant qu’elle attendait un enfant de lui : c’était Aethelbald et ses yeux bleus de glace. Il y a Ariane âgée d’une quarantaine d’année faisant blondir les blés sous la caresse de sa main et sur son visage ridé, un sourire s’étire. Elle a dans ses bras un petit garçon de deux ans, des cheveux lisses et noirs, des yeux d’un bleu très clair. Il y a ainsi chaque visage d’Etelka en un temps différent en un âge différent, mais toujours eux dans leur essence.

Et ces hommes et ces femmes de lumière apparus à la surface de l’eau, ce sont eux, en des âges différents, anciens résidents de la cité ; on nageait en plein délire. Il y avait un Aidrian de lumière, à son bras une Rowane, parés de leurs plus beaux atours, une couronne sur la tête de l’homme. Un Esteban d’une trentaine d’années courrait à la surface de l’eau, les bras en avant, en clignotant, pour atteindre la rive en hurlant qu’il avait peeeeeeeeeur de l’eau. Une Lirya en tout point semblable tendit ses bras à la vraie Lirya pour qu’elle lui rende sa poupée de lumière. Une Ariane de deux ans gazouillait sur le sol en train de faire pousser des petites pâquerettes de lumière rouge. Et j’en passe des meilleurs : une Aethelbald de huit ans en train de manger les graines des poules, un Isaac de cinquante ans, marchant difficilement avec sa canne pour rejoindre le bord de l’eau…

« Bonjour à vous. N’ayez craintes, nous ne vous voulons point de mal. »

Fit alors le roi Aidrian en lumière.






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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptySam 8 Sep - 19:45

Lily ne savait plus. Qu'était-ce ? Ces hommes et femmes, tous en lumières, qui les montraient ? Elle tourna la tête vers le Roi, puis vers la poupée de lumière. Rien n'indiquait que l'un des deux allait lui dire quelque chose. Le temps s'écoulait lentement, pour l'instant, et rien ni personne, après cet événement, ne semblait bouger. Ariane était toujours à côté, Shane face à elle, mais peut-être s'était-il retourné pour voir ? Elle ne savait pas. Les yeux sur la poupée, elle regardait comme si elle essayait de percer son mystère.

Sauf que ce moment ne se passa pas comme elle l'aurait voulu. La poupée lui renvoya un souvenir, un différent, plus joyeux. #Elle était là, plus jeune de seize années, jouant et souriant avec les autres enfants. Elle semblait heureuse, entourée comme elle l'était, les autres enfants aussi. Comme si l'insouciance était restée, comme si l'Inquisition n'avais jamais eu lieu. Plus loin, il y avait Esteban, beaucoup plus vieux, quand à lui, et chevalier. Son statut d'écuyer n'était pas resté bien longtemps, et il avait même trouvé une femme : Aethelbald. Qui s'approcha de lui, et l'embrassa, avant de lui faire l'annonce d'un nouveau membre dans leur famille. Un enfant. Non loin d'eux, était Ariane, elle aussi vieillie, s'occupant toujours avec autant d'amour des végétaux, faisant là pousser des blés, et sur son visage qui avait vécu, des petites rides venaient se former lorsque sa bouche s’arqua en un sourire bienveillant. Elle avait avec elle un enfant. Un petit garçon, apparemment, avec ses cheveux noirs de jais et aussi lisses que l'eau calme, montrant ses beaux yeux bleu, qui pourraient rivaliser à un ciel matinal sans nuages. Et ainsi de suite, tout les visages des Etelkans passèrent dans les souvenirs.#

Ça n'était à ne plus rien y comprendre. Auparavant, on lui montrait Shane mort, souvenir macabre, et qu'elle n'aurait jamais voulu connaître. Maintenant, un souvenir plein de joie, d'amour, et de bonnes nouvelles lui faisait face.

Comment réagir ? Plus rien n'avait de sens. Et elle, huit ans ? Vraiment ? Elle était au couvent, à cet âge-là, avec l'évêque Shane, maintenant devenu Roi, et futur mort, apparemment. Bien que tout le monde meurt un jour, la mort du Roi était inconcevable. Donc, c'était un univers parallèle ? Avec les gens qui n'ont plus du tout le même âge, la même vie, et les mêmes relations, et statuts ? Elle re-fixa la poupée, puis le roi, puis Ariane, puis les lumières.

Les lumières qui avançaient. Ayant pris une forme presqu'humaine, des hommes, femmes, et enfants s'approchaient d'eux. Elle les reconnaissait. C'était eux, elle, Esteban, Aethelbald... Tout le monde. Quand son elle de lumière vint vers elle, Lily la regarda bizarrement pendant un moment, puis lui sourit. Elle se ressemblait. Logique. Son clone tendit les bras vers elle, ou plutôt, vers la poupée. La prêtresse ne voulait pas lui laisser. Elle avait l'air d'avoir tant à lui dire. Mais elle se résigna. Elle-même n'aurait voulu que l'une de ses poupées atterrisse dans les mains d'un autre elle, et que cette dernière ne veuille lui rendre. Ainsi donc, ses bras se tendirent, et elle amena la poupée en direction de la Lirya face à elle.

Autour d'elles, ça s'agitait. L'Esteban de lumière courrait au-dessus de l'eau, en direction de la rive, en criant sa peur de l'eau, Ariane, contrairement au souvenir de la poupée, était jeune, ayant deux ou trois ans, et s'amusait à faire fleurir des pâquerettes de lumières, Aethelbald, enfant, picorant le manger des poules, Isaac, vieux, marchant difficilement à l'aide de sa canne, sa cécité était apparemment toujours aussi présente. D'ailleurs, cela représentait un oxymore. L'homme de lumière était aveugle. Y avait-il d'autre contraires ? Comme par exemple, s'il y avait une Lirya enfant qui lui montrait le futur ? Le vrai, cependant. Mais ça n'avait pas l'air possible. Une Lirya lui faisait déjà face.

Plus loin, comme elle l'avait vu dans ses poupées, l'homme qui ressemblait à Aidrian se tenait droit, ayant à son bras à celle qui s’apparentait à Rowane. Alors eux aussi.. ? Ils allaient devenir Etelkans, alors oui, évidemment. Cependant, quelque chose n'allait pas. L'homme portait une couronne, au sommet de son crâne. Et ils était tous deux bien vêtis. Le futur était-il un Shane mort, un Aidrian roi à sa place ? Non, pas possible. Vraiment pas possible. Dans ce cas, son elle serait plus vieux, Ariane et Aethelbald ne seraient pas aussi jeunes, et depuis quand Esteban avait peur de l'eau ?

Le plus surprenant se fit alors quand Aidrian se mit à parler. Ils pouvaient parler ? Alors ça devait être eux, les murmures. Mais pourquoi les réveillerait-ils, d'autant plus que leur présence ne semblait vouloir interférer dans leur vie.

La Gardienne aux Poupées, encore une fois, tourna sa tête vers son Roi, Shane. Comprenait-il quelque chose à se qui se produisait, maintenant ? Inconsciemment, ses mains vides de poupée de lumière, elle tendit sa gauche pour attraper le bras de Shane. Certes, elle avait peur. Encore plus depuis qu'elle savait qu'il pouvait mourir. Elle ne serait plus rien, s'il n'était plus là, elle avait besoin de lui. Comme depuis les dix-neuf dernières années. Elle était dépendante de sa présence, et sa main gauche attrapant son bras, elle s'assura qu'il était toujours là.

Elle avait le regard sur Aidrian et Rowane. Et tout les autres êtres de lumières. Sa main serra le bras de Shane, compulsivement, son âme d'enfant prenant le dessus. Ses yeux n'exprimant pas leur bienveillance habituelle, ses lèvres se mordaient, au lieu de dessiner un beau et grand sourire. Elle n'avait même pas de quoi répondre aux lumières.

Ne pas faire de mal, qu'il disait. Pourtant, sans peut-être le savoir, il venait de lui en faire. Lui montrer que le Roi, son repère mourrait, lui en faisait. Ce n'était pas à proprement parler que c'était Aidrian qui lui montrait ce souvenir. C'était Lirya, elle-même se faisait du mal. Pour quoi ? Son bien ? La prévenir ? Elle ne décryptait aucune émotion sur le visage de son clone. Du moins, pas de celles où on peut deviner quelque chose.
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptySam 8 Sep - 23:03

Agité depuis ses récentes résolutions, Isaac n'avait que peu dormi cette nuit-là. Et c'est donc plus que tôt, peu de temps avant les aurores, qu'il se réveilla quasiment en sursaut. Soudain en position assise sur son lit, ses couvertures brusquement rejetées sur ses genoux, légèrement frissonnant quand un vent frais s'empressa de venir s'engouffrer dans sa sous-tunique à demie-ouverte, il mit quelques minutes à comprendre que ce n'était qu'un mauvais rêve. Rien qu'un mauvais rêve. Le réveil n'en était pas forcément meilleur, mais au moins était-il dans un monde qu'il maîtrisait un peu mieux. Juste un peu mieux. Même si de très peu, à bien y penser... Il prit donc quelques temps pour permettre à sa respiration alors saccadé et à son coeur battant la chamade de reprendre tous deux un rythme moins effréné.

D'un profond soupir, il se laissa lourdement tombé en arrière, se permettant quelques instants, minutes, heures peut-être de réflexion intense, les bras derrière la tête, savourant le silence de la nuit, le silence de sa chambrée, le silence de la maisonnée encore endormie, dont quelques occupants devaient tout juste commencer à se réveiller. C'était un des moments qu'il préférait, un des moments les moins agités, et donc des plus apaisants pour lui. Puis viendrait le brouhaha quotidien, et avec lui un autre brouhaha plus diffus, mais plus agaçant encore, un brouhaha qu'il cherchait du coup à éviter et fuyait comme la peste. Un brouhaha qu'il devait apprendre pourtant à maitriser. Ou contourner. Ses nouvelels résolutions, du moins l'ultimatum qu'il s'était posé, le lui imposait, c'était irrévocable. C'est donc sur ces pensées plutôt expectatives qu'il décida d'enfin se lever.

Et se préparer. C'était le meilleur moment pour éprouver sa volonté et tenter... Et bien tenter il ne savait quoi, mais au moins une sortie. Tâtonner. Tenter d'affronter ces bruits et les assauts qu'il allait immanquablement devoir subir. Le tout était sans doute d'y aller par étapes. Choisir un lieu et un moment les moins éprouvants possibles, lutter, et... décider ensuite ce qu'il pourrait en tirer, quel enseignement il pourrait en conclure. Oui, voilà, c'était la chose à faire, pensa-t-il. Et fort de ce plan d'attaque, il se prépara aussi consciencieusement que possible, tentant de chasser aussi son allure négligée habituelle. Se préparer lui prenait toujours du temps. Se raser sans se couper la joue, se guidant au doigt et donc sans se couper le dit-doigt était toute une épreuve en soi, déjà. Puis une fois la toilette finie, s'habiller, en tentant de placer les étoffes pour qu'elles tombent convenablement, et enfin se coiffer.... enfin disons du moins se démêler les cheveux, autant que faire se pouvait. Pour le reste... Et bien tant pis, pour le reste. Il faisait de son mieux. le reste viendrait en son temps.

Vint alors le moment fatidique de tenter une sortie. Après plusieurs profondes inspirations comme pour se donner du courage, il parvint enfin à en toruver un minimum pour ouvrir la porte. Faire un pas à l'extérieur.... et manquer de peu de rentrer de suite dans la pièce qu'il venait de quitter. Après un autre moment à se morigéner intérieurement, à l'affût du moindre bruit, du moindre bruissement de sentiments inopinés et inpportuns, il se vit vite rassuré quand rien ne vint ou si peu. C'était le bon moment. Oui, le bon moment pour tenter...

Une main contre le mur, pour mieux se guider, il s'y écarta d'un pas, le mettant ainsi à une distance d'un bras par rapport au mur, se sachant alors à une distance de sécurité pour ne rien renverser qui pourrait trainer contre ledit mur. Il n'avait plus qu'à avancer de trente pas en face de lui, tourner à gauche, et en dix pas il serait à l'escalier. Une main sur la rampe, il se guida ainsi pour descendre l'escalier, comptant les marches doucement mais surement pour savoir quand sa descente serait finie. Il fut surpris d'atteindre le rez-de-chaussée, puis la sortie de la tour, sans avoir ressenti grand chose. Oh bien sur, il y avait bien quelques bruissements, quelques vagues sensations qui l'effleuraient deci delà, mais c'était assez diffus alors pour qu'il ne perde pas pied et que ses résolutions tiennent. Il traversa sereinement le jardin, surpris de ce calme si soudain et si serein.

S'il savait cette heure-ci plus calme que d'ordinaire, il était toutefois improbable qu'il ressente si peu, en ce lieu déjà plus fréquentée que la Tour. Cela se pourrait-il... non son don n'avait pas disparu, mais... Cela se pourrait-il qu'après une apogée de ces dernières années, son don s'amenuise ? Voire... Espoir... Disparaisse ? peu à peu ? Et le laisse en paix... Son voeu le plus cher se pourrai-il être réalisé ?

L'espoir fou qu'il imaginait alors fut soudain si fort, qu'il sentit presque son coeur manquer un battement, tandis qu'une étrange presseion lui enserrait la poitrine. Espoir oui... Mais et si ? Cela devait faire presque vingt minutes dès lors qu'il marchait dans les jardins sans rencontrer certes âmes qui vivent en chair et en os, mais sans non plus ressentir grand chose... Il se devait de savoir. Il se devait...

Il tenta donc sa chance jusqu'à sortir carrément de l'enceinte sécurisée du château. Il ne sut pourquoi, mais ses pas le guidèrent en direction du port. Les sentiments qu'il perçut sur le chemin, quelque peu laborieux par endroit pour lui, mais rien d'insurmontable, furent toujours discrets, un peu plus prononcés peut-être que dans le jardin, mais toujours diffus, discrets, non envahissants. Quelque chose qu'en tout cas il parvenait tant bien que mal encore à contenir et maitriser. Il poussa donc ses pas un peu plus loin. Il voulait savoir, il voulait... Si seulement...

Les bruits du petit port lui parvenaient déjà. Mais loin d'être ceux habituels des pêcheurs et marchands se préparant à une journée de dur labeur, les bruits se faisaient tout autre... des bruits de pas précipités, de babilements curieux et intéressés, un brin inquiets toutefois, le pleur d'un enfant sur sa gauche, le bruissement d'une étoffe alors qu'un passant lui cédait le passage, lui qui longeait simplement le mur de droit, l'effleurant de sa main pour mieux se guider, un mur qu'il savait d'ordinaire libre de tout obstacle quasiment, le bruit d'un bout de bois tombant par terre, un juron derrière lui... Son espoir fou le guida ainsi. Mais quelle ne fut pas son erreur. A peine arrivait-il non loin du lac que la pression jusque là supportable, habituelle et curieuse se fit soudain.... brusque, violente, agitée... telle une mer soudain déchainée qui se mettait en colère. Loin d'arrêter ses pas toutefois, son corps continuait de marcher, plus lentement toutefois, mais continuait quand même, tandis que l'orageux flot des sentiments des gens autour de lui l'assaillaient de plus en plus. Inquiétude d'abord, questionnement, curiosité, teintée d'un brin d'émerveillement, furent d'abord les sentiments qu'il perçut. Rien de rédhibitoire en soi. Si le flot soudain était en lui-même affolant, les sentiments qu'il l'envahissait n'était pas des plus négatifs. Il lui était difficile de la supporter, mais ses résolutions encore ne tête, il voulait lutter, tenter... Ultimatum, se répétait-il. C'était là une épreuve, mais il se devait de tenter.

Mais au fur et à mesure que ses pas approchaient du lac, et d'un petit attroupement, qu'il ne reconnut pas encore, sa main se contentant d'effleurer le mur de sa droite pour se guider, la presion se fit clairement plus violente, virulente. Le vertige des sensations fut alors plus fort que tout. S'arrêtant brusquement, il ne put que réprimer un cri quand la peur s'insinua dans son esprit dans un violent raz-de-marée. Peur... Leur peur. Peur, angoisse même, curiosité toujours, mais cette fois clairement plus méfiante, anxiété et profond malaise. Tout s'agita en lui, la peur psalmodiant en lui son rythme cadencé qu'il peinait à suivre. Il avait peur... Non ils avaient peur ! Tenta-t-il de corriger dans un dernier éclair de lucidité. Peur... peur... peur...

Seul nom alors qui parvint à résonner clairement dans son esprit malmené. Il cédait. Ses bonnes résolutions cédaient. Tout était trop fort, trop violent pour lui. Il ne pouvait lutter contre cette force si déterminée à l'achever dans son tourbillon destructeur. Il n'avait pas conscience de respirer de façon saccadée alors que sa main s'était crispée soudain contre le mur et qu'il frissonnait par itermittence. Pas par le froid de l'aube naissante. Non pas par le froid. Mais par la peur...

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Esteban-Diego Vivirando
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MessageSujet: Re: Les murmures d'Etelka   Les murmures d'Etelka EmptyLun 10 Sep - 18:21

Esteban-Diego avait bien vu Lirya et la poupée de lumière. Il n'avait pu entendre ce qui se disait, de là où il était, la distance et les murmures de la foule l'en empêchaient. Ariane rejoignit le roi et Lirya. Esteban-Diego plissa les yeux. Sa monture lui offrait au moins l'avantage de la taille, qui permettait de voir par-dessus certaines têtes. Il put voir les expressions sur les visages de ses supérieurs. Ils semblaient inquiets... En tout cas, ce n'était pas la grande joie. Esteban n'allait pas se mêler à eux. De part son rang, il n'avait pas sa place au milieu de ce groupe oligarchique. Cependant, même s'il l'avait eue, il n'aurait pas osé les rejoindre juste pour dire "coucou, vous ne savez pas ce qu'il se passe ? Moi non plus. Cool, ignorons à plusieurs !". Sa présence ne revêtait aucun type d'utilité.

Soudain, le silence. Esteban-Diego comprit alors qu'une partie des murmures ne venait pas de la foule... Mais du ciel ! A vrai dire, il s'en était douté, mais cela lui avait paru inconcevable... Jusqu'à ce silence. Le coeur battant, il leva les yeux vers la voûte céleste. Elle pleurait. Ses larmes étaient comme du miel qui coule et qui prend forme. La lumière du ciel, en rencontrant son reflet, avait formé ces étranges silhouettes...
Esteban-Diego ne s'offrit pas le loisir de les observer plus longuement. Outre qu'elles paraissaient fort peu hostiles et connues, il avait surtout entendu un bruit inquiétant. Le bruit d'un brigand peu discret ! Le bruit d'un assassin débutant qui voulait l'attaquer ! Prêt à dégainer, il se retourna... Et vit quelqu'un, qui devait être plus ou moins de la même tranche d'âge que lui. Un camarade masculin aux traits un peu efféminés. N'allez pas croire que mon catalan n'appréciait pas ses confrères aux cheveux longs. Au contraire. Sur les bonshommes aussi peu robustes que celui-ci, c'était souvent un moyen clair et net de dire que la personne était facilement "dominable". Esteb', généraliser ? Préjugés ? Roh, vous êtes mauvaise langue !

Enfin, de toutes façons, pas question de dominer, là, le bonhomme avait l'air bien mal en point. Esteban-Diego regarda autour d'eux. Personne ne semblait l'avoir remarqué. Personne ne semblait LES avoir remarqué. C'était tant mieux, quelque part. Esteban n'était pas encore habitué à se montrer aimable en public. Oui, parce qu'il comptait bien l'être. Cette personne n'avait vraiment pas l'air dans son assiette. Il fit reculer Guerrer à sa hauteur.

"- Eh... Tout va bien ? Besoin d'aide ?"

Il vit alors son Lui de lumière arriver sur la rive. Il se reconnut presque aussitôt. Le choc ! C'était vraiment lui ? Il avait les mêmes traits, mais paraissait plus vieux, et... Différent. Son père ? Oncle ? Cousin éloigné ? Esteban-Diego voulut l'attraper par le poignet, mais sa main passa au travers de la lumière. Peut-être que s'il devenait bioluminescent, il pourrait le toucher ? Mais entre le bonhomme qui allait mal d'un côté, les aurores, et les êtres de lumière... Jamais il n'arriverait à se concentrer suffisamment pour briller dans ces conditions.
Isaac pouvait sûrement ressentir l'inquiétude d'Esteban. Cela ne faisait aucun doute. Inquiétude par rapport aux aurores, mais aussi par rapport à lui. Il n'aimait pas voir les gens aller mal (même s'il ne l'avouerait jamais). Il y avait la curiosité, aussi. Et la perplexité face au Vivirando lumineux. Il s'adressa d'ailleurs à ce dernier:

"- Eh, toi ! Ne bouge pas ! Faut qu'on parle, je crois !"


Ils n'avaient pas l'air d'êtres des ennemis. Ils paraissaient des humains... Des morts ? Quel étrange accoutrement, pour certains... En tout cas, s'ils étaient si proches d'eux, et s'ils étaient capables de paroles, eh bien... Pourquoi ne pas causer ? Ils sauraient enfin ce qu'était cette mascarade !
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