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 Ma biche !

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Esteban-Diego Vivirando
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Esteban-Diego Vivirando


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MessageSujet: Ma biche !   Ma biche ! EmptyMar 7 Aoû - 19:10

Esteban-Diego n'avait pas eu une dure journée. Pas cette fois. Non, il s'était levé tôt, comme d'habitude, pour s'occuper un peu des chevaux et s'entrainer, mais il n'avait rien de prévu. La journée était ensoleillé... Pas trop chaude, pas trop fraîche. Il aurait été dommage de rester enfermé devant un livre, non ? Surtout que son voisin de "chambre" avait visiblement décidé de se mettre à la musique. Et ce n'était pas beau à voir. Ni à entendre.
Il avait envie de se balader. Et comme dit le Grand Sage:

"Eh bien, si rien ne t'en empêches, qu'est-ce que tu attends donc ?"

Alors Esteban avait harnaché son poney (enfin, double-poney. Un chouette New Forest alezan, plutôt bien fait, très dynamique. Enfin, c'était surtout l'animal avec lequel il avait voyagé jusqu'à Etelka, donc bon... Ils commençaient à se connaitre, tous les deux, à avoir leur petit langage...)... Je disais quoi ? Ah, oui. Il avait harnaché son poney, et il était sagement parti direction la forêt, dague au flanc, vêtu d'une livrée simple, sans armure, avec une cape pour couvrir ses belles épaules.

Les branches et l'humus craquaient lentement sous les sabots de sa monture. Ils zigzaguaient entre les arbres, au pas, tous les deux plutôt calmes, pour une fois. Le nez en l'air, mon jeune homme prenait son temps, pour enregistrer dans sa petite tête les images qui défilaient sous ses yeux: les feuillages, les arbres aux troncs plus ou moins noueux, l'odeur aussi... Il appréciait ces balades loin du monde, faites juste pour admirer le monde, profiter pleinement, et ne rien faire. L'oisiveté avait son charme, au fond. Et déjà elle permettait à l'esprit de mon grand gamin de s'évader, vers les romans, ou vers ses occupations de demain, ou vers le lapin qui courrait là-bas...
Pardon ?
Vite, une arme ! Rah, quel gland, il n'avait pas pris d'arc ! En même temps... Il savait tirer, à l'arc ? Pas tellement. Rah puis il n'avait même pas de fronce, d'arbalète, ou de caillou ! Comme disait le poète: "la loose totale" ! Il se proposa néanmoins un challenge: réussir à toucher le lapin avec sa dague. Chiche ?

Il galopa dans les bois un moment. Quand il eut perdu le lapin de vue, il chercha d'autres bestiaux. Il tenta même sur des oiseaux, mais il se rendit compte au premier coup qu'en retombant sa dague avait failli l'embrocher, et au second coup qu'il avait failli perdre sa dague en haut de l'arbre. Nemiad protégeait bien ses bêtes...
Son poney avait le poil collé par la sueur, marcher le reposait un peu. Il songea à rentrer. Et c'est sur le chemin du retour qu'il vit ÇA.
Là, caché derrière un buisson, quelque chose avait bougé. Et il croyait voir la courbe d'un dos. Faon ? Ca avait l'air plutôt petit... Tiens, l'animal ne s'enfuyait pas à son approche. Mon hispanique souriait: il sentait d'ici sa victoire ! Il lança alors sa dague...
Qui n'atterrit pas sur le dos.
Mais un peu plus à droite.
Et il devait y avoir une tête, à ce niveau-là, ou quelque chose du même genre, car Esteban-Diego entendit un petit cri. Oups. Le cri avait l'air humain. Déguerpir ou...? Oh, ça ne se faisait pas... Il s'approcha:

"- Euh... Tout va bien ?"
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Lou Lupus
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptyMer 8 Aoû - 11:49

Lupus inspira profondément l’air encore frais du début d'après-midi. Il était à l’orée d’un petit bois, dont les arbres étaient assez clairsemés pour avoir une bonne ligne de vue. À sa gauche donc, la forêt et à sa droite une plaine d’herbes folles. Il avait passé la matinée à arpenter ce lopin de terre, riche en espèces variées, mais toutes très communes. Il avait pu refaire son stock de reine des prés, de verveine et autres plantes très utilisées. Il n’était pas pour ainsi dire satisfait de sa récolte. C’était un jour sans. Il avait espéré, dans le pré, peut-être trouvé des espèces plus rares comme des ongles du Diable ou des calistites qui aimaient habituellement les grandes étendues sauvages et ensoleillées. Mais apparemment, celui-là ne leur convenait pas.

Le jeune homme avait depuis longtemps quitter le groupe de Rowane et Aidrian, il comptait les retrouver bientôt, peut-être, mais pour l’instant, ce n’était pas l’envie première. Il était dernièrement resté un mois durant avec eux à cause d’un malade qui avait besoin de soins quotidiens. Rien de bien compliqués, mais autant de proximité forcée l’avait étouffé, et rester éloigné d’eux une bonne semaine ne le gênerait pas le moins du monde.

Il progressait donc tranquillement, quand il vit, enfin, ce qu’il cherchait : une plante rare. Mais des plantes rares ! Plusieurs brins de touchers d’Athéna qui poussaient dans une clairière au pied d’un arbre. Bon, Lou retira ce qu’il avait pensé. Ce n’était pas un jour sans, c’est un jour avec ! Beaucoup d’avec, d’ailleurs ! Ça faisait des années qu’il n’arrivait pas à en trouver ! Il faut dire que la jolie fleur était une sacrée chipoteuse. Il lui fallait un sol extrêmement riche mais en même temps très sec. Le genre de milieu que l’on ne retrouve qu’au pied des vieux arbres isolés, et notamment les chênes : ceux-ci fertilisant la terre à l’automne et l’asséchant de leurs grandes racines. Il lui fallait aussi une certaine dose de soleil, celle qu’on ne trouve qu’à l’ombre d’un arbre, et d’un seul, pas d’une forêt entière. Et là, coup de chance, il y avait un grand chêne dans un clairière... Et... Et...

Lupus ne put se retenir de courir vers les plants, avec une certaine excitation. Les touchers d’Athéna était très recherché pour deux choses : leurs fleurs, vertes très pâle, étaient un puissant annihilateur de peur. Croquer une fleur crue permettait à n’importe quel couard d’affronter un démon sans sourciller, ce qui en faisait certainement la fleur la plus recherchée des chevaliers et autres héros, peut-être même avant celle des dames. Sinon, en infusion diluée, bue le soir, elle permettait d’arrêter ou d’adoucir les cauchemars et les angoisses nocturnes. La tige n’était que peu intéressante, sauf à sa base, près du sol, sur la section où elle blanchissait, cachée entre deux feuilles qui la cachait. La section faisait un centimètre tout au plus, mais c’était un aphrodisiaque extrêmement puissant. Une seule pincée de la poudre blanche qu’on en tirait et vous pouviez partir pour une nuit entièrement de... de câlins. Surtout, cette plante constituait l’élément principale de la composition du philtre d’amour, une potion très demandée. Vous comprenez maintenant le surnom de cette plante, qui vient du nom d’une ancienne déesse païenne, aussi belle que guerrière.

Non, il n’y avait pas de doute, c’était bien des touchers d’Athéna. Lupus se baissa, mit un genou à terre. Son parfum aussi était un excitant... Enfin surtout pour Lupus et autres herboristes agréés. Malgré son envie de sautiller dans tous les sens, l’androgyne se calma et avec une douceur infinie, dégagea un brin jusqu’au pied, en écartant les feuilles de la base. Il fallait beaucoup de précautions pour ne pas perdre la partie aphrodisiaque qui était très fragile. Il coupit avec ses ongles ledit brin et l’amena à hauteur des yeux. Tout en beauté. C’était réellement une fleur délicate. Il coupa précautionneusement le blanc et le posa sur une grande feuille d’érable qui lui servirait d’emballage. Il détacha la fleur qu’il rangea avec tout autant d’attention dans une bourse de cuir. Il recommença l’opération, le souffle court, pour prendre un deuxième...

“- OUAAAAAAAAÏEUH ! Nom de... d’un coquelicot !”

Lupus se redressa d’un bond, tout en mettant ses mains sur ses fesses malmenées. Un objet tranchant non identifié venait de lui éraflé le derrière ! Des yeux, il chercha l’objet du crime. Une dague était innocemment plantée dans la terre, mais Lupus ne fut pas dupe, à quelques centimètres des touchers...

"- Euh... Tout va bien ?"

Le jeune homme hésita à sauter sur la provenance de la voix pour étrangler la gorge qui l’avait émise en criant d’une voix forte “VOUS TOUCHEZ PAS A MES TOUCHERS, OK ?!”, mais il se dit que ce n’était pas très poli et que si cette personne avait une dague, elle était certainement armée contrairement à lui. Il inspira une ou deux fois, se détendit.

“- Oui, les touch... Euh, je n’ai qu’une vilaine éraflure. Et vous me devez un nouveau pantalon.”

D’un coup d’oeil, le jeune homme estima les dégâts. Bon, en fait le pantalon pouvait simplement être recousu une énième fois, mais si l’agresseur avait de quoi lui en payer un nouveau, ce ne serait pas du luxe. Pour la blessure, il lui restait des cataplasmes de cicatrisation depuis l’autre blessé du groupe, là. Donc globalement, ça allait. Lupus se baissa pour enlever la dague du sol (et l’éloigner vite fait de ses plantes chéries). Heureusement, l’aphrodisiaque qu’il avait récolté était toujours là, et il restait encore trois brins utilisables, sans compter celui qu’il pourrait faire mûrir un peu pour le cueillir. Il aurait été réellement en colère si les plants avaient été détruits : en trouver un, c’était assez régulier, une fois par an ou un peu moins. Mais autant de pousses en bonne santé, c’était juste un trésor. Il aurait un stock pour plusieurs années. Enfin, avec le ton le plus aimable qu’il put trouver, Lou continua :

“- Vous êtes ?”

Tant qu'à faire, en savoir un peu plus. Après tout, il pouvait être client potentiellement (ou un sponsor, s'il lui rachetait un pantalon... Oui, Lupus tenait à son pantalon.)
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Esteban-Diego Vivirando
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptyMer 8 Aoû - 16:25

Nom d'un coquelicot ? Bah, eh ! On ne lui avait jamais appris à jurer ou quoi ? Même Esteban-Diego, qui ne passait pourtant que peu de temps avec les enfants/gens vulgaires/gens connaissait des jurons plus... Pêchus, plus audacieux, plus... Je sais pas, moi, même "nom d'un chien", ça avait l'air vulgaire et méchant !
L'individu molesté se redressa, et Esteban comprit son manque de vocabulaire: il était tout jeune ! Comme un enfant, en tout maigrelet... Il n'y aurait rien à manger, là-dessus. Autant reprendre sa dague. Mon espagnol s'étonna tout de même d'avoir réussi à le confondre avec un lapin.
Il descendit de sa monture, alors que sa victime réclamait un nouveau pantalon. Diantre, Esteban savait qu'il aurait dû s'enfuir comme un ingrat. Trop tard, désormais. En même temps, il avait l'air de bien lui avoir taillé le peu de steack qu'il avait en guise de postérieur. Mais Esteban ne pouvait rien faire pour réparer son erreur. Le pantalon, il fallait l'acheter... Le "village" le plus proche, c'était Etelka. Et il n'avait pas envie de ramener un inconnu dans la Cité. Trop risqué. Quant à l'autre village, il était trop loin pour qu'il puisse proposer au jeune blessé d'aller y faire un tour avec lui. Après, il pouvait lui prêter son pantalon, mais il aurait eu l'air fin en rentrant cul nu ! Quant à lui prêter de l'argent... C'aurait été de bon coeur, mais il n'en avait pas sur lui. Pourtant, oui, il voulait l'aider, réparer ces dégâts qui le rendaient coupable. Mais... Ce n'était actuellement pas dans ses moyens.

"- Vous êtes ?
- Désolé. Je n'ai pas sur moi de quoi t'offrir un pantalon... Et celui-ci est le seul que j'ai sur moi." répondit-il, sans prendre la peine de vouvoyer son camarade, ni de lui répondre.

Ah, il avait très bien compris la question, pourtant. Seulement, il ne savait pas comment y répondre. Alors qu'il se penchait pour ramasser sa dague, son esprit cherchait à toute allure une identité: un voyageur ? Cela aurait donné une excuse pour ne pouvoir lui offrir de pantalon. Seulement... Il n'avait pas l'air d'un voyageur. Son paquetage était trop léger. Mais quoi, alors ? Il ne pouvait pas être non plus citadin en exil, et donner son vrai nom aurait été l'exposer ("on ne sait jamais", comme dit le grand sage). La dague vint à nouveau contre son flanc.

"- Et toi, qui es-tu ?"

Demanda-t-il en retour, l'air soucieux. Sans se sentir ingrat ni quoi que ce soit, hein. Enfin, si, il avait toujours le remord de ne pouvoir lui offrir son pantalon. Mais vouloir son identité sans lui donner la sienne, non, ça ne le choquait pas. Pas plus que les fleurs qu'il avait partiellement écrasées en récupérant sa dague.

"- C'est dangereux, dans le coin, tu ne devrais pas te balader seul..."

Qu'il ne prenne pas mal cet élan de paternalisme pour une insulte ! Certes, Esteban le disait avec ce ton un peu grognon qui était le sien, mais cela partait d'un bon sentiment. Des conseils, quoi, faute de pouvoir offrir mieux. Un autre moyen de dire "ok, je t'ai fait mal aux fesses, mais c'est un peu de ta faute, quoi, quelle idée de se baisser et..." Tiens, mais qu'avait-il pu faire, accroupi ainsi, dans le forêt, tout seul ? S'était-il écarté juste pour pouvoir satisfaire quelques besoins physiologiques ? D'un point de vue olfactif, il n'y avait pourtant rien à signaler. Peut-être n'avait-il pas eu le temps... Peut-être n'était-il pas si seul que cela !
Inquiet, Esteban-Diego jeta un regard aux alentours, tendit l'oreille, une main sur le pommeau de sa selle. Peut-être pouvait-il simplement faire fi de la sociabilité, du respect de l'autre, et décamper sans demander son reste...?
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptyJeu 9 Aoû - 11:36

L'individu était donc réellement malpoli. Il ne prit pas la peine de lui répondre, enfin, il répondu à la déclaration qui précédait sa question à propos du pantalon. Ce qui fit qu'il était décalé d'une phrase, en fait. Donc pour que la conversation revienne à la normal, Lou se tut, attendant la phrase suivante de ce cavalier armé, qui serait certainement la réponse à la question de son identité. En toute logique. À moins que...

Et effectivement, ce ne fut pas le cas, et Lou se dit que de toute façon, il n'avait jamais été doué au niveau logique, mathématique machin. Des trucs bizarres quoi. Parce que justement, celui-ci fit exactement l’inverse par rapport à ce qu’avait prévu Lou et se permit de lui demander son identit... EEEEEEH. Lou regarda, les yeux ronds, la bouche béatement ouverte, le manant qui apposa son pied sur les brins de touchers délicats. De stupeur, l'androgyne ne put réagir tout de suite. C'était pour lui inconcevable qu'un être vivant fasse du mal à des fleurs si belles et si rares, même involontairement, même volontaire, même avec son nez et même si c’était une question de vie ou de mort. Par contre, écraser ces fleurs, pour ne pas dire SES fleurs, c’était clairement une question de mort par strangulation. Le jeune homme referma la bouche, serra les dents pour ne pas hurler et insulter son interlocuteur, car contrairement à ce qu'on pourrait croire, Lou connaissait tout de même quelques insultes, bien au chaud pour être servi à ce rustre, ce bougre, ce coupe-jarret, cette truandaille de fils de moine qui osait saccager un trésor pareil.

Mais Lou, révélant des trésors de self-contrôle, ne dit rien, en tout cas rien qui put être assimilé à une insulte. Il se contenta de foncer pour donner un bon coup d'épaule dans le ventre de l'inconnu, avec toute la force du désespoir et de la rage, pour le faire reculer de ses fleurs et se laissa tomber à genoux, constituant une barrière de son dos, entre les fleurs et l’homme. Ce n'était pas une position très fière, ainsi accroupi, à moitié à genoux, dans le mauvais sens, à ses pieds, mais là, tout de suite, il n'en avait que faire. D'une voix blanche, il articula, non sans difficulté, avec néanmoins suffisamment de force pour être entendu :

"Vous me devez maintenant en plus un an de récolte de touchers."

Serrant les dents encore plus fort, à s'en faire mal aux mâchoires, il se pencha sur les plants dévastés. Une moitié n'avait pas été touché, mais pour le reste, elles étaient complètement écrabouillées. Lupus marmonna des "non, non, non, ce n'est pas possible, allez mes jolies, on tient debout...". Il fit un inventaire rapide. Sept brins avaient été écrasés. Deux étaient complètement coupés, les bases blanches écrabouillées, Lou ne put en récupérer qu’une fleur. Il retira ce qu’il restait et le mit de côté pour dégager la base des cinq autres brins. Il s’affairait rapidement, avec des gestes précis, contrairement à sa maladresse habituelle. Y’a des fois comme ça, où on a pas le loisir d’être maladroit. Il remit droit un des brins les moins abîmés et se concentra pour invoquer sa magie et la faire pousser plus vite, accélérant par là même la cicatrisation des blessures qu’elle avait subie.

Une larme de rage coula, sans bruit sur sa joue. Il ne pouvait arriver à assimiler que l’autre avait pu faire une telle chose. Même le plus grossier des paysans avait conscience de la valeur des plantes, fussent-elles sauvages et peu délicates, qui l’entouraient et prenait soin à ne pas les écrabouiller. Il n’était donc pas un paysan, ni même un petit voyageur. Lou supposa qu’il devait être de rang social supérieur ou des gens d’armes. Il n’y avait que ces classes-là pour ne voir la richesse que dans des métaux, or ou argent. Celui qui constituait les pièces ou les épées. Lou secoua la tête, le monde marchait vraiment sur la tête.

Enfin, puisque l’homme était armé, seul et à cheval, Lou opta pour un chevalier, en devenir peut-être. À moins que ce ne soit carrément un prince ou même un roi. Ca faisait de toute façon longtemps que Lou ne savait plus qui le dirigeait, et très franchement, il s’en fichait un peu. Il n’avait plus d’existence, au niveau légal. Il n’était qu’un passage dans l’esprit des gens, une bonne âme qui avait sauvé plus d’une vie et qui aidait comme il pouvait ceux qu’il croisait.

Du bout des doigts, Lupus continuait à caresser les brins un à un, y déversant sa magie avec douceur. Quatre brins furent sauvés, revigorés, prêts à reprendre leur petite vie de fleur. Le cinquième était trop mal en point, et comme de toute façon il était venu pour ça, Lou le cueillit, récupéra ce qui l’intéressait et mit dans le tas “déchets” le reste. Il éloigna ceux-ci des brins, pour éviter que le sol change de composition, ce qui aurait pu déranger le développement des brins restants. Il les déposa un peu plus loin, au pied d’une aubépine qui y trouverait certainement beaucoup de bonnes choses.

Il se redressa, se frottant les mains pour les nettoyer, sommairement et s’aperçut que le cavalier était toujours là. Oups. L’avait-il vu utiliser sa magie ? Il se cachait, le plus souvent, pour l’utiliser, puisque sa mère avait été condamnée sur un soupçon, il était persuadé que si une seule personne le voyait faire ce genre de choses, il était bon pour le bûcher. Il sourit, d’un air gêné, s'apprêtant à sortir une excuse bidon, un terreau de son cru qui permettait aux plantes de se régénérer, ou... Enfin, le problème, c’est qu’il ne pourrait pas vraiment cacher qu’il en cueillait, des plantes, et que donc il était herboriste (et donc sataniste, puisque tous les herboristes le sont d’après l’Eglise).

Il hésita à prendre ses jambes à son cou sans demander son reste. Mais en même temps, il n’avait pas eu le temps de finir sa récolte de toucher et... Choix cornélien. Surtout qu’il n’était pas sûr de pouvoir y retourner plus tard, le groupe avancerait sans lui, sinon. Et ils étaient tout de même bien utiles, ça lui permettait d’avoir quelques nuits plus calmes, sans la crainte de se réveiller avec un poignard dans le dos et sa besace vide. Mais de toute façon, l’autre avait un cheval. Aucune chance de réussir à le semer, surtout dans un bois si clairsemé, même avec l’effet de surprise. Bon, trouver une très bonne excuse maintenant...
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptyJeu 9 Aoû - 16:29

Au lieu d'une réponse, Esteban-Diego eut le droit à une étrange réaction de son interlocuteur. Le visage de Fesse-Blessée changea de couleur. De la peur, de l'horreur ? Mon hispanique suivit le regard de son compagnon et vit.... Strictement rien. Enfin, aux yeux d'Esteban, rien d'anormal. Ah, il fallait le pardonner, mais il n'avait pas reçu l'éducation d'un hippie, lui ! Comment ça anachronisme ? Mais non, voyons ! C'est juste pour vous donner une idée de ce que pensait Esteban des herboristes ! Pour lui, c'étaient des histoires d'amateurs de garçons, de bonnes femmes, ou de sorciers. Il voyait difficilement comment un pauvre bout d'herbe (pour lui, tous les végétaux étaient relégués au rang "d'herbes") pouvait soigner la blessure d'un Homme qui faisait une centaine de fois sa taille (à l'herbe, pas à l'Esteb). Seuls les sorciers étaient aptes à utiliser correctement ces plantes, avec un brin de magie. Sinon... Ce n'était que charlatanisme.

"Une récolte de touchers"... Pardon ? Esteban mit un moment à comprendre. A vrai dire, il lui fallut voir Lou se pencher sur les plantes pour comprendre qu'il s'agissait de ces choses... Bah, ça ne ressemblait même pas à des doigts ! Sont fous ces "herboristes". Enfin, Lou avait l'air jeune, à son âge c'était normal de vivre dans un monde tout beau et tout joli, comme celui des plantes... Non ?
Mon hispanique s'était penché un peu, pour voir ce qu'il faisait. Il parlait aux fleurs ? Ce gamin était complètement barge ! Il lui sembla voir les plantes grandir. Diantre ! S'il n'avait pas été maudit, il aurait crié à la sorcellerie ! Mais... Même en étant maudit, n'était-ce pas de la sorcellerie qu'il avait eu sous les yeux ?
Son congénère s'était redressé et essuyé les mains. Il put voir Esteban fixer ses dernières, comme s'il s'attendait à les voir briller. En relevant les yeux, mon catalan crut voir que le malmené de la fesse n'était pas dans son assiette. Craignait-il quelque chose ?

"- C'était de la magie, n'est-ce pas ?" fit-il, avec son amabilité naturelle.

Non, Esteban-Diego n'allait pas se révéler sorcier tout de suite. Déjà, parce qu'il ne se reconnaissait pas vraiment sous cette appellation. Ensuite, pour être sûr qu'il avait bien vu et bien juger. Enfin, pour le plaisir de voir Lou se décomposer. Oh, ce n'était pas méchant: ne sera-t-il pas soulagé quand il verra qu'Esteban n'est pas le brûleur de gens qu'il imagine ?
Enfin, il se doutait que le jeunot n'avait pas plus de raisons que lui de crier à tout le monde "OUI, JE FAIS DE LA MAGIE". Il fallait trouver un autre moyen de le lui faire cracher sans être découvert. Rah, ce qu'il aurait aimé être télépathe ! Ca lui aurait été bien utile à ce moment-là. Il pouvait toujours faire de la lumière, ça n'allait pas l'aider. Magie de merle...

"- D'où venez-vous ?"

Demanda-t-il, de but en blanc. Mot attendu: Etelka. Mais peu importait la réponse que Lou allait donner, en fait. S'il trouvait un autre nom de village à donner, soit il était d'Etelka et cherchait à se cacher, soit il n'était pas d'Etelka, mais était tout de même un sorcier. Oui, Esteban avait décidé qu'il en était ainsi. Ne vous a-t-on jamais appris que parfois votre identité ne vous appartient pas ? Maintenant, Esteban vous l'a dit.
Enfin, il allait essayer quelque chose de tout nouveau pour lui ! Essayer de deviner à la tête de son interlocuteur s'il mentait ou s'il disait la vérité. Habituellement, c'était quelque chose dont il n'avait rien à faire, donc il prenait tout comme étant vrai. Et puis, les personnes qu'il fréquentait le plus souvent n'étaient pas menteuses. Avec un enfant, cet exercice devrait être simple, non ?
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptyVen 10 Aoû - 12:02

Une bonne excuse, il lui fallait trouver une bonne excuse pour expliquer ce qu’il venait de faire. Sans révéler qu’il était herboriste. Oui, ça allait être dur à trouver... Un cataplasme à base de plantes ? Non, trop herboriste. Ou alors, simplement lui dire qu’il avait rêvé, qu’il n’avait fait que redresser quelques brins comme ça. Ça pouvait passer avec un peu de conviction... Mais ça n’expliquait pas pourquoi il s’y intéressait, à ces fioutus superbes fleurs. Fleurs... Fleurs... Pour un décès ! C’était glauque mais plausible. Mais de qui ? Ou de quoi ? Une fille, une amie, ou même une amoureuse décédée avant les noces ? Il n’avait que 12 ans tout de même. Et puis ça impliquait que... Enfin, c’était trop compliqué. Parce soit elle était du coin (et lui aussi), mais donc elle ne serait pas enterré ici, d’autant qu’il n’y avait aucune marque de trou qu’on aurait fait et que les touchers d’Athéna ne poussait pas sur des débris humains. Enfin, quoique. Lou n’en savait rien en fait. Il faudrait essayer. Maintenant, il restait à trouver un mort qui accepte d’être enterrer sous un arbre pluridécennale. Enfin, la famille du mort, parce que les morts ne parlent pas. Enfin, pas à la plupart des gens. Après, il avait entendu parler de gens qui pouvaient parler avec les morts, mais il n’osait pas juger par lui-même si ces rumeurs étaient véridiques ou non. Il n’y croyait pas vraiment, mais en même temps, qui aurait cru que d’un simple contact, il pouvait faire grandir et mûrir les plantes à volonté ? Alors à la limite, parler au mort. Ce qui fit remarquer à Lou qu’il pouvait y avoir plusieurs sortes de magie. C’était quelque chose auquel il n’avait jamais songé avant, mais du coup... En même temps, peut-être que ce n’était que des racontars. Comme une femme, une fois, qui lui avait soutenu qu’elle pouvait guérir la fièvre avec de la bouillie de pâquerettes.

Lou se remua intérieurement, il fallait qu’il se concentre, la situation était suffisamment grave pour éviter de partir dans des divagations d’expérimentations.

“- C'était de la magie, n'est-ce pas ?"

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette phrase n’inquiéta pas Lou. Elle était dite avec trop de calme, de dédain pour avoir été prononcé par une personne qui était totalement étranger à cette magie. Ce n’était pas forcément un magicien ou un sorcier, mais peut-être quelqu’un qui en connaissait. Ce n’était pas logique, pour Lou. Même lui qui était illogique au possible trouvait ça étrange. Que quelqu’un qui soit lié à la magie, de près ou de loin, ne comprenne pas l’intérêt des plantes.

Et il divaguait encore ! Bref, pour en revenir à nos pâquerettes, le ton de l’homme n’était ni craintif, ni peureux. Ce n’était pas le ton qu’on entendait avec les gens qui vous conduisent aux bûchers. Il y a normalement, toujours une trace de ressentiment. Donc toute excuse bidon était inutile, et tant mieux. Mais Lou n’eut même pas le loisir de répondre que l’homme le relança d’une seconde question :

"- D'où venez-vous ?"

La question était un peu plus problématique. Lou n’avait jamais eu besoin, pour l’instant, de dire d’où il venait, et c’était largement mieux comme ça. Il n’avait aucune envie qu’on rattache à lui la légende de la Sorcière et du Loup. Il n’avait pas envie de divulgué son histoire, ses peines. Même si la légende ne parlait, au final, pas énormément de lui, c’était la réminiscence de sombres années où sa mauvaise réputation lui avait mené la vie dure. Non, décidément, il ne pouvait se résoudre à en parler. Mais vu qu’il ne semblait pas d’usage dans ces contrées de répondre aux questions posées, Lou choisit celle qui l'embarrassait le moins, c’est-à-dire la première.

“Vous vous y connaissez en magie, vous ?”

Oui, Lou gardait le vouvoiement. Que les gens soient malpolis avec lui n’impliquait pas qu’il le soit en retour. Et il avait remarqué depuis fort longtemps que la politesse pouvait éviter un bon nombre de soucis, alors il tentait toujours de rester le plus courtois possible. Même si actuellement, c’était assez difficile de s’y tenir, face un grossier personnage comme celui avec lequel il parlait.

Et en plus, c’était pas vraiment une réponse ce qu’il avait dit... Ca avait plus l’air d’une question en fait. Plus ou moins. Enfin, la question laissait sous-entendre que lui s’y connaissait un minimum et qu’il pourrait avoir envie de discuter avec le cavalier. En espérant qu’il ne se soit pas tromper, d’ailleurs... Au pire, il avait ses jambes pour courir et ses mains pour grimper.

Au moins, il pouvait essayer de s’attirer ses faveurs en montrant que les herboristes sorciers n’étaient pas des monstres. Il ouvrit sa besace, farfouilla quelques secondes dedans pour trouver des brins de lavande. Il en prit juste une fleur violacée et l’écrasa dans la paume de sa main puis étala l’odeur partout en se frottant les mains, tout en rangeant le reste à sa place dans sa besace. Lupus avait entendu dire que les bons cavaliers étaient en harmonie avec leurs chevaux, et qu’ainsi ils pouvaient ressentir ce que ressentait la bête. Donc, s’il réussissait à se mettre le cheval dans la poche, métaphoriquement, parce que notre herboriste n’avait pas de poches sur son pantalon, en fait, il serait en meilleure posture par rapport au maître.

Il s’approcha donc du cheval, et tendit les mains pour que celui-ci les renifle. Avec l’odeur de lavande, cela devrait avoir un effet calmant sur le poney pour que celui-ci accepte ses caresses sans trop faire le difficile. Lupus n’était pas franchement un spécialiste en animaux, même s’il réussissait à les apprécier pour leur simplicité d’esprit et leur délicatesse vis à vis des plantes, mais il savait que l’odorat de la plupart des animaux était plus précis que celui des humains. Il avait donc pris soin de réduire les proportions, une branche entière de lavande étant normalement utilisé pour calmer les bipèdes. Là, juste une petite graine...

“Il s’appelle comment ?”

Lou pria pour que le quadrupède ne soit pas trop de sang chaud et qu’il n’ait pas de réactions trop vives.
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptyVen 10 Aoû - 15:26

Décidément, ils étaient bien parti pour continuer le dialogue de sourds. C'est du moins ce que crut Esteban en entendant la réponse du gamin. Il prit d'ailleurs cela comme une insulte: quoi, LUI, ne pas s'y connaitre en magie ? Mais bien sûr que si ! Attends, pour qui tu le prends ? Il avait l'air si rustre que cela ? Lui au moins avait une monture pour se déplacer ! Lui au moins n'avait pas un bout de fesse en moins ! Et puis, ce n'est pas parce qu'on a un don de merle qu'on ne s'y connait pas ! Il savait au moins reconnaitre ce qui était magique ! Mais bon... Quelque part, ça, tout le monde savait le faire. Non mais lui, en plus, il savait, euh...
Bref, en premier lieu, il eut un air un peu offensé. Mais alors qu'il s'apprêtait à faire la morale au gamin, un dieu dut prendre pitié d'eux... A moins que ce ne soit une réussite critique sur un jet d'intelligence. Il comprit en tout cas que, par là, le gamin pouvait très bien insinuer qu'il était sorcier. Au fond, ce petit "vous" à la fin, n'était-ce pas un moyen de dire "je m'y connais mieux que vous" ? SCROGNEUGNEU il allait lui apprendre ! Euh, non, Esteb', non. Calme-toi. Peut-être qu'il ne voulait pas...

"- Bien sûr que je m'y connais ! Ce n'est pas parce que je ne sais pas faire danser les magnolias que je suis ignare pour autant !"

Esteban-Diego, grand ami de la subtilité et de la délicatesse. Bon, il ne se serait pas permis cela s'il n'avait pas été sûr de l'identité de l'autre... Mais tout de même, il s'énervait bien vite !
Entre-temps, Lou avait mit de la lavande sur ses mains, qu'il présentait au poney d'Esteban. Ce dernier observa d'un oeil sceptique et méfiant les lèvres de son poney fouiller les mains de Lou. Le pauvre poney s'attendait à trouver quelque chose à manger dans le creux des mains de Lou, mais il n'y avait qu'une b-bonne odeur. Oui, pourquoi pas... Bizarres ces humains. Enfin, Lou n'avait rien à craindre: si l'animal était assez vif dans ses allures, assez généreux dans son travail, il n'en était pas moins docile une fois qu'Esteban lâchait les rênes, ou descendait de selle.

"- Guerrer de Març." répondit Esteban, avec son plus bel accent, et non sans fierté.

Attendez, ce poney, il avait fait le voyage Catalogne-Saint Empire, puis la fugue Saint Empire-Carpates ! Et c'était SON poney, si ça n'était pas la clâsse ! En plus, un poney costaud, bien débourré, qui répondait au doigt et à l'oeil, à l'oeil et l'esprit vif... Ahlala. Si ça n'avait pas été le sien, il l'aurait acheté, ce petit ! Très franchement, il y avait beaucoup de choses sur lesquelles on pouvait plaisanter... Mais pas sur son poney.

"- Qu'est-ce que tu lui as fait ?"

Demanda-t-il, un peu sec, en désignant du menton les mains de Lou. Pas question que l'on empoisonne son bébé !

"- Je t'ai jamais vu à Etelka. Ils font quoi tes parents ?"

Esteban n'avait pas la prétention de connaitre tout Etelka, non. Mais c'était un moyen comme un autre d'obtenir l'adresse du gamin. Si jamais il arrivait quoi que ce soit à son cheval, il pourrait venir lui botter les fesses et râler auprès de ces @#$¿Ó d'irresponsables de parents. Et puis... Lui avait réussi à venir en plusieurs heures, à cheval, et avec des moments de galop. Il lui semblait étonnant que ce môme soit allé aussi loin juste pour cueillir des coquelicots. Ce gamin... Il avait quelque chose de louche. Esteb' avait bien fait de reprendre sa dague. Il avait lu récemment une histoire qui parlait de ces créatures, les Doppelgangers...
Enfin, Esteban était peut-être un bon cavalier, qui s'entendait fort bien avec son cheval... Mais il n'avait jamais eu assez d'empathie envers qui que ce soit pour se sentir calmé grâce à son entourage.

(Tain, ça fait 800 mots et on dirait que ça en fait 500... T_T *dégoûté*)
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptySam 11 Aoû - 9:05

L’homme avait réagi vivement, mais au moins, il était clair maintenant qu’il n’allait pas pourchasser l’androgyne parce que celui-ci savait pratiquer la magie. Mais puisque celui-ci s’évertuait à être malpoli et grossier, Lou ne put résister à l’envie de le titiller un peu, gentiment, toujours.

« Et donc, que savez-vous faire ? Et que savez-vous de la magie ?»

En vérité, ce n’était pas tant pour l’embêter, même si Lou supposait, au choix, qu’il n’allait pas répondre à ses questions ou s’énerver, mais surtout pour en apprendre un peu plus. C’était la première fois, depuis des années de pratique, qu’il rencontrait quelqu’un à même de lui en parler un peu, alors il ne voulait pas rater l’occasion. Même si l’occasion se présentait plutôt mal pour l’instant.
Bref, Lou était à côté du cheval, lui gratouillant doucement le chanfrein. Tiens, le cavalier daignait de répondre à ses questions ! Nette amélioration. Enfin, en même temps, il s’y attendait un peu, il avait tout fait pour ça, Lou.

« - Guerrer de Març.
- Joli nom… Quelle langue est-ce ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Lupus sourit, pas vraiment au cavalier, pas vraiment au cheval. Juste un sourire, parce que c’est sympa de sourire, et puis ça fait paraître plus gentil. Puis ce n’était pas désagréable. Par contre, l’interlocuteur l’était réellement. Très désagréable. Lou fit quelques efforts pour garder son sourire sur son visage. Il répondit calmement.

« Rien de mal. J’essayais juste de voir si je pouvais réussir à le détendre. Le parfum de la lavande a des vertus apaisantes et calmantes. Sur les hommes en tout cas… Je n’ai pas reçu beaucoup d’enseignement par rapport aux bêtes. Par contre, si vous souhaitez un remède, une drogue ou quoique ce soit d’autre, je pense pouvoir vous renseigner. »

Et voilà, il avait présenté ses compétences. Enfin, vu l’interlocuteur, il doutait qu’il ne s’intéresse aux plantes, et il serait surpris si celui-ci lui en achetait. Mais bon, qui ne tente rien n’a rien, après tout ! Lou flatta l’encolure du poney, puis retourna aux près des brins, alors que l’homme lui posait encore une question sur son histoire. Comme Lupus était dos à lui, il s’autorisa à lever les yeux ciel, avec un air « lâche-moi avec tes questions à la noix ». Il reprit son sourire de tout à l’heure.
Il ne savait pas vraiment quoi répondre. Ses parents étaient morts, donc ils ne faisaient pas grand-chose. Mais c’était maintenant il y a plusieurs années, et il n’avait aucune envie que le malpoli l’infantilise et le prenant pour le pauvre petit orphelin perdu. C’était une manière comme une autre de lui retirer son indépendance et sa liberté, et il ne comptait pas se laisser faire.

« Etelka ? Qu’est-ce donc ? »

Pour cette question, Lou ne feignit même pas la surprise. Il n’avait honnêtement jamais entendu ce nom. Pas qu’il puisse avoir l’orgueil de penser qu’il connaissait la région, mais habituellement, les lieux importants étaient mentionnés au moins une ou deux fois par les habitants des villages chez qui il allait vendre ses herbes. Du coup, il savait à peu près toujours vers quelle ville il se dirigeait. Ceci-dit, depuis quelques mois, c’était moins vrai. Avec la lubie des chefs de groupe de sauver les sorciers, ils étaient rarement accueillis à bras ouverts dans les villages et n’y restait jamais plus d’un jour. Donc forcément, niveau interaction avec les habitants, c’était limité. Lou ne s’en plaignait pas, puisque le groupe lui fournissait ses clients et sa direction, les deux choses qu’il cherchait dans les villages. Mais en même temps, Rowane donnait toujours un nom de ville, souvent obtenu auprès du sorcier récupéré, qui leur indiquait leur prochain objectif.
Etelka, jamais entendu parler. Peut-être était-ce un village lointain ? Ça n’aurait pas collé. Pourquoi l’homme aurait-il pu le croiser dans un village lointain ? Enfin, c’était insensé ! Lupus ne demandait pas aux gens s’il les avait croisés dans son village natal, à plusieurs mois de marche d’ici. D’autant plus que ça constituait un élément de son passé qu’il ne souhaitait pas dévoiler. Mais même. L’idée était là. Enfin bref, pour ce qui était de ses parents, il opta pour une formule ambigüe qui ne donnerait pas trop d’indications.

« Mes parents, je ne sais plus ce qu’ils font depuis longtemps. »

Bon, ça sonnait un peu comme s’il avait fugué mais au moins, on ne le plaindrait pas, pauvre petit chou sans parents. Lupus se repencha sur les fleurs d’Athéna, il n’avait pas fini sa cueillette. Il détacha deux brins, en récupéra les parties intéressantes pour les ranger dans sa besace. Il passa ses doigts sur ce qu’il restait.

« Vous devriez vous intéressez aux plantes. Regardez ces fleurs, par exemple. Elles sont surnommées les « sans-peurs », car elles empêchent qui les croquent d’avoir craindre quoique ce soit. Si j’en prenais une, je pourrais vous défier en duel, sans ressentir l’angoisse de savoir que vous allez gagner, puisque vous êtes certainement beaucoup mieux entraîné que moi. »

Un petit compliment bien placé, ça ne pouvait que le détendre, le bougre. En espérant que ça aiguise son intérêt pour les plantes. Lupus se releva, et se tourna vers le cavalier.

« Du coup, je ne vous ai même pas donné mon nom. Je m’appelle Lupus. Mais vous pouvez m’appelez Lou, de toute façon, tout le monde m’appelle comme ça. Et vous ? »

La conversation redevenait quasiment normale. Ce n’était pas plus mal. Lupus avait toujours du mal avec les conversations irréalistes. Il était un peu trop terre-à-terre sur les bords, peut-être, ce qui était tout de même assez ironique pour un herboriste-magicien. C’est le genre de métier où on imaginait bien quelqu’un de tête en l’air, d’insouciant et de naïf. En même temps, il était de ceux à qui on avait appris très jeune ce qu’étaient des aphrodisiaques et des poisons, à les reconnaître, les composer et les utiliser. Quand l’amour et la mort semblent contenues dans quelques plantes sur le bord du chemin, tout de suite, on se sent moins l’âme vagabonde.
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptySam 11 Aoû - 13:33

Que savait-il faire. La question qui fâche. Parfois, Esteban préférait dire "rien", au lieu de dire "je sais faire la luciole". Du coup, il allait passer très vite sur le sujet.

"- Je sais produire de la lumière. Je sais qu'il existe plusieurs magies, qui ne se maitrisent pas toutes de la même façon. Toi tu dois être de ceux qui font pousser les plantes plus vite, ou qui maitrisent la terre. J'ai un camarade pyrokinésie... C'est une autre histoire."

Il laissait le gamin caresser son cheval, du coup. Il n'avait pas l'air si dangereux. A vrai dire, Esteban-Diego avait du mal à discerner ses intentions, ce qu'il attendait de lui. Un gamin, quoi. Toutes façons, Esteb', il aimait pas les gosses. Il haïssait leur braillements (si seulement il entendait les siens !), leur voix trop aiguë, leur manque d'éducation... Celui-là avait la chance d'être un peu âgé, et calme. Mais il n'avait pas intérêt à rester trop longtemps dans ses pattes.

"- C'est du catalan. Ca veut dire "Guerrier de Mars"."

Par contre, complimenter la beauté de la langue catalane, c'était tout à son avantage. Et tenter d'apaiser son cheval, c'était aussi une bonne idée. Esteban flatta l'encolure de sa bête. Ahlala, c'est qu'il était gâté, quand même, ce poney. Il refusa les herbes que Lou lui proposait, prétextant qu'il n'aurait sans doute pas les sous. Ce qui n'était pas faux. Autant sa famille était riche, autant lui... Il n'avait pas beaucoup de moyens, à Etelka.
D'ailleurs, quand Lou demanda ce qu'était Etelka, il resta un moment figé par la surprise.

Alors il n'était pas sorcier ? Si. Sinon il l'aurait dit... Mais un sorcier hors d'Etelka ? Ca existait encore ? Il fallait bien croire. Mais est-ce que cela voulait dire que cette petite chose de dix ans à peine avait été elle aussi poussée jusqu'ici ? Sans savoir pour autant où il allait ? C'était... Etrange. Esteban n'écoutait plus Lou que d'une oreille. Les plantes, oui-oui, bien sûr... peut-être que Lou ne comptait pas s'arrêter à Etelka. Peut-être qu'il n'était que voyageur. Ou qu'il vivait dans le coin. Il allait falloir qu'il lui demande.
Cependant, il nota quelque part dans un coin de son crâne qu'il lui faudra faire des recherches. Ou du moins questionner les prêtresses. C'était bizarre que tout le monde arrve ici... Sans forcément avoir eu connaissance du mythe. Enfin, la curiosité d'Esteban ayant été "piquée", il était désormais un peu plus agréable dans sa conversation, un peu plus enclin à offrir du temps à ce gamin.

"- Je suis Esteban-Diego Vivirando de Lugiar. Je viens d'Etelka, où je suis écuyer. C'est une Cité... Enfin, je peux t'y emmener si tu veux. Enfin, euh... Comment t'expliquer. Là-bas tout le monde pratique la magie. C'est un lieu protégé où nous vivons en autarcie."

Non pas qu'il voulait faire de la pub, mais pour avoir été dans la même situation que Lou, il savait à peu près combien Etelka pouvait s'avérer salutaire. Et puis, avoir un guide ne ferait pas de mal aux gamin, non ? En tout cas, pas à ses frêles jambes, qui éviteraient peut-être bien des détours...
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MessageSujet: Re: Ma biche !   Ma biche ! EmptySam 11 Aoû - 14:45

De la lumière ? Mais c’était un don fabuleux ! Bon, surtout pour un herboriste. Parce que les plantes ont besoin de lumière… Donc logiquement, Lou respectait ce dont les plantes avaient besoin. Ce qui était assez ironique en soit, puisque celui qui produisait cette lumière n’avait que faire des plantes et s’amusait à les écrabouiller. Enfin, l’herboriste se demanda si la lumière magique avait les mêmes qualités révélatrices que la lumière lunaire, qui permettait de distinguer un bon nombre d’espèces mais qui forçait à cueillir souvent la nuit. Bref, l’androgyne trouva ce don absolument fabuleux. Il faillit demander au cavalier une petite démonstration, mais se retint au dernier moment, en se disant qu’il n’aimerait peut-être pas qu’on lui demande de faire pousser un pommier parce qu’on avait un petit creux. Même si là, c’était différent, c’était pour les plantes et les connaissances qui allaient se transmettre de générations en générations !

Du catalan… Ça venait d’où ça ? La… catalanie ? Bah oui, ce n’est pas parce qu’on voyage qu’on connaît sa géographie, hein. Lou n’avait au final que marcher de petites étapes en petites étapes. Il n’aurait même pas été capable de citer les pays par lesquelles il était passé. Il devait y en avoir beaucoup, ça faisait longtemps qu’il voyageait… Ou peut-être pas. Un pays c’est grand comment ? Combien de jours fallait-il pour en traverser un ? Et sinon, le catalanien, il n’aurait pas un nom de plante spécifique du pays, histoire qu’il se repère un peu ? Une fleur qui avait besoin de chaleur, c’était plus vers le sud. Une fleur précoce, qui poussait tôt à la fin de l’hiver, c’était plus vers le nord. Bah oui mais non, forcément. Il ne faisait pas gaffe aux plantes, lui. Toute une éducation à faire quoi. Si ce n’était pas trop tard…

« - Je suis Esteban-Diego Vivirando de Lugiar. Je viens d'Etelka, où je suis écuyer. C'est une Cité... Enfin, je peux t'y emmener si tu veux. Enfin, euh... Comment t'expliquer. Là-bas tout le monde pratique la magie. C'est un lieu protégé où nous vivons en autarcie. »

Bien que le jeune homme fût intrigué par cette cité, il n’eût pas un instant de doute. Il n’irait pas là-bas. Cité, ça sonnait comme protégé, certes, mais aussi comme enfermé. Et autarcie, ça rime avec privé de sortie. Voilà des années qu’il n’avait plus eût quiconque au-dessus de lui, mis à part peut-être le ciel et la lune, il n’avait pas spécialement envie de recommencer maintenant. Sa vie lui convenait à merveille, à moitié avec le groupe qui le protégeait, sans être obligé d’y rester toujours.
Lou tenait à sa liberté, car c’était aujourd’hui sa liberté qui lui permettait de vivre. S’il était enfermé, dans une maison, il dépérirait. Sans sa magie, d’une part, qu’il aimait exercer régulièrement, il ne serait pas extrêmement utile, mais ici, il n’était pas question de l’abandonner. Mais surtout, sans pouvoir cueillir. Ce serait horrible. Il se sentirait inutile. Il ne savait rien faire d’autre. Il ne savait pas se battre, il ne savait pas tirer, avec quelques armes que ce soit, il ne savait faire aucun métier manuel, ni couture, ni rien. Il pourrait faire paysan, s’il n’était pas si faible. Les efforts physiques ne le répugnaient pas particulièrement, il n’était simplement pas assez fort. Il se casserait les deux bras avoir d’avoir fini de faucher son premier champs.

« Désolé, ça ne m’intéresse pas. Je suis avec un groupe actuellement, je vais les rejoindre. Au revoir, Esteban ! »

Sans un mot de plus, Lupus se retourna et se dirigea vers le pré où il était tout à l’heure et où il verrait plus loin pour essayer de retrouver le groupe. De toute façon, il était venu jusqu’ici seulement pour les touchers, et maintenant qu’il avait fini, il n’avait plus qu’à repartir. Retrouver le groupe, ou vagabonder un peu, seul, tranquille. En fait, cet Esteban avait pas mal attiré son attention sur la magie. Il se demandait s’il y avait des choses à chercher par-là, plus de puissance et une plus grande maîtrise. Il n’avait jusque-là utilisé son don que pour des petites choses, faire mûrir un fruit qui l’était presque ou accélérer la floraison d’une plante, quand l’hiver était rude et que les pauvrettes n’y arrivaient pas seul, ce qui lui permettait d’avoir un stock qui ne s’épuisait pas trop vite, même durant la saison froide.

Maintenant, il restait des tas de choses qu’il n’avait pas essayées. Pouvait-il faire pousser une plante à partir d’une simple graine ? Ou aurait-il besoin de lui fournir au préalable de l’eau et de la bonne terre ? S’il pouvait, combien de temps cela lui prendrait-il ? Pouvait-il réduire ce temps avec de l’entraînement ? Pourrait-il un jour faire pousser n’importe quelle plante à partir de rien ? Même au creux de sa main, par exemple ? Pourrait-il, en fait, faire pousser ce qu’il veut où il veut ? Et en quelle quantité ? Pouvait-il faire pousser plusieurs plantes en même temps ? Pouvait-il les faire pousser à distance ou avait-il forcément besoin d’un contact ? Pourrait-il même créer de nouvelles plantes ?
Et en même temps, s’il arrivait à faire tout ça… Perdrait-il son respect et sa délicatesse pour les plantes sauvages ? Pour les connaissances du terrain, l’appréciation de l’ombre et du vent qui permettait de mener une chasse au trésor, excitante et pleine de surprise ? Pourrait-il conserver son envie de découvrir et de chercher ? D’expérimenter les nouvelles plantes ? Ou trouverait-il un intérêt ailleurs ? Dans les potions peut-être ? Après tout, il n’en connaissait pas énormément, de potion. Une vingtaine, voire moins.

Enfin, il y avait un autre point positif à cette rencontre : Esteban ne s’était raillé de lui, à cause de son physique si féminin, comme le faisant d’habitude les bougres en son genre. Ou peut-être qu’il ne l’avait même pas vraiment regardé, ou qu’il s’en foutait complètement ? Parfois, c’est agréable, les gens qui s’en foutent.
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